dimanche 4 novembre 2012

FN=FdG ? Une stratégie de la droite pour préparer les listes communes aux municipales avec le FN.

Il y a en ce moment un vrai problème de fond à gauche dans le débat politique.

Dans les médias, il est devenu classique de se jeter, entre mouvements de gauche, différents noms d'oiseaux (je ne pense pas à "pigeon" ici...) qui illustrent un conflit latent.

On peut être surpris : si le PS a eu besoin de nos voix pour être élu, tout va bien maintenant. Le FdG ne dispose pas des possibilités pour bloquer des lois, et même un vote contre du Sénat n'a que peu d'importance, car, faut-il le rappeler, l'Assemblée nationale a le dernier mot, et le PS y a la majorité seul.

Tout vient, si on essaie de comprendre ce qui a bien pu changer par rapport à l'époque de la gauche plurielle par exemple, de la volonté des partis composant le Front de Gauche de se penser et de se poser comme une alternative au PS, et non plus comme de simples satellites de celui-ci. C'est plus cela qu'une véritable menace venant de ce même FdG. En effet, même si le PS se cassait complètement la binette durant les cinq prochaines années, le contexte politique actuel laisse à penser que les bénéficiaires en seraient la droite et surtout l'extrême-droite.

Personnellement, j'espérais que la campagne du FdG aux dernières élections permettrait à mes idées de sortir du carcan habituel de la gauche radicale française. Cela n'a pas été possible cette fois-ci, et il est encore impossible de dire si la stratégie actuelle le permettra dans le futur.

Ce positionnement d'alternative à gauche change tout. Evidemment, le FdG se doit de mettre ses votes dans les institutions où il est présent en accord avec son programme car il perdrait toute crédibilité auprès de ses 11% d'électeurs. Impossible donc de voter pour un budget qui instaure une austérité combattue pendant toute la campagne, même si cela doit amener à des votes en commun avec l'UMP (surtout que le gouvernement ne chute pas et peut continuer à mener sa politique tranquillement). Ce positionnement impose aussi de se préparer à perdre la plupart des villes encore tenues par le PCF aux prochaines municipales, car les alliances avec le PS sont nombreuses et je ne vois pas bien comment on pourrait aboutir à des plateformes communes, à moins de réduire les propositions à des minima que les électeurs pourraient ne pas goûter.

Cette situation impose-t-elle une diabolisation mutuelle ? A mon sens, non, personne n'a besoin de ça ! Laissons le PS agir, exposons simplement nos désaccords à nos concitoyens, présentons nos idées, et au final, les électeurs trancheront.

Et puis, on peut constater dans la blogosphère de droite que de plus en plus, l'idée que le FdG est identique au FN fait son chemin. Cette idée se diffuse de plus en plus au PS et chez les blogueurs qui en sont proches, alors que ce parti cogère de nombreuses collectivités avec le PCF et sait très bien que celui-ci a depuis longtemps abandonné ses projets révolutionnaires pour un projet socialiste simplement plus radical que le sien. D'ailleurs, les électeurs le savent très bien aussi : dans les communes de Seine-Saint-Denis encore tenues par les communistes, point de kolkhozes ni de sovkhozes. Juste une gestion qui ressemble assez largement à une version plus rouge de ce que fait le PS ailleurs.

Il ne faut pas tomber dans le panneau. A droite, on se prépare tranquillement à l'alliance avec le FN. Aux municipales, l'UMP menacera le PS en disant : "si tu fais alliance avec le FdG, je peux m'allier avec le FN puisque c'est pareil." Et hop, voilà, dans tout le Sud-Est et l'Est de la France, de magnifiques listes communes qui écraseront la gauche, quelle que soit son orientation, au passage.

Cette menace devrait suffire à faire rapidement cesser les combats de coq et les querelles de chiffonniers. Que le PS mène sa politique sociale-libérale, vu que cela a été le choix des électeurs. Nous, construisons notre programme et soyons prêts !

Tiens, au passage, le FdG devrait réfléchir à ce qu'il peut proposer pour les municipales, parce que sinon, les électeurs ne verront aucun intérêt à ce vote-là. Le communisme municipal a fait le succès du PCF dans le passé. Un nouveau programme demande une certaine dose d'innovation et des propositions programmatiques nouvelles. Pour que les électeurs fassent une rupture, il faut qu'ils y voient un intérêt.

4 commentaires:

  1. "Et puis, on peut constater dans la blogosphère de droite que de plus en plus, l'idée que le FdG est identique au FN fait son chemin. Cette idée se diffuse de plus en plus au PS et chez les blogueurs qui en sont proches"

    Des noms ! Des noms !

    Plus sérieusement, je suis quelques blogs du Front de Gauche (je suis un spécialiste des engueulades et des réconciliations avec Gauche de Combat).

    Tu écris : " Cette situation impose-t-elle une diabolisation mutuelle ? A mon sens, non, personne n'a besoin de ça ! Laissons le PS agir, exposons simplement nos désaccords à nos concitoyens, présentons nos idées, et au final, les électeurs trancheront."

    Tu as raison. Mais je trouve que les blogueurs du Front de Gauche ont tendance à tomber trop facilement sur le PS (quand ils ne se trompent pas franchement de combat).

    Il faudrait que l'expression des désaccords porte uniquement sur le fond, pas sur certains gestes ou événements.

    Je vais prendre un exemple récent : cette militante basque qui a été "expulsée" vers l'Espagne. Avant même de connaître le fond de l'affaire, les blogueurs du FdG se sont précipités pour taper sur Valls qui aurait ordonné l'arrestation puis l'extradition. Et dès que Valls a dit le contraire, les blogueurs du Front de Gauche ont tapé sur Valls en disant qu'il aurait du intervenir pour que la loi ne soit pas respectée dans ce cas...

    On arrive à une ambiance presque surréaliste...

    Concentrons nous donc sur l'essentiel. Tiens ! Le rapport Gallois est en train d'être remis à Matignon. Ce qui importe c'est son contenu et surtout ce que le Gouvernement mettra en place, et, là, le FdG aura probablement des désaccords de fond à exprimer...

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    1. Non, non, pas de noms...

      Je n'émettrai pas d'opinion sur mes camarades du FdG. J'en lis beaucoup, il y a de tout, comme dans tous les camps. Faut faire le tri. C'est pareil partout de toute façon.

      Sur les gestes, je ne suis pas d'accord. Un geste illustre des choix politiques de fond. On ne peut donc pas faire l'économie d'émettre des opinions sur ce sujet.

      Sur Aurore Martin, je dois dire que je ne maîtrise pas bien le dossier. Maintenant, cela ne me choque pas qu'on demande au gouvernement, qui a rompu une tradition fixée depuis 30 ans, d'expliquer pourquoi il l'a fait.

      Sur le rapport Gallois, je ne l'ai pas encore regardé. Ce que j'ai lu dans les journaux me fait cependant assez rire. Je trouve toujours aussi drôle de voir toute la classe politique se plaindre de la désindustrialisation du pays alors que tous les gouvernements ont fait le choix de transformer la France en pays de services (on est la 2e puissance mondiale quand même) il y a 30 ans. On est toujours autant incapable, à gauche comme à droite, d'assumer ses responsabilités...

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    2. Je citais Aurore Martin comme exemple, uniquement. Tu dis que tu ne maitrises pas bien le dossier : tu n'as pas fait de billet. Combien de lascars ont fait de billets sans la moindre information ?

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    3. Je sais qu'il y en a beaucoup, et pas seulement au FdG d'ailleurs, chez les socs et à droite aussi.

      Après, ne maîtrisant pas le dossier, je ne sais pas si les explications de Valls sont valables. Moi, personnellement, j'aurais plutôt attaqué la chancellerie, mais enfin...

      Sur les billets, j'en fais moins (tu l'auras remarqué) et surtout, la vie m'a appris qu'il valait mieux tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir.

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