mardi 6 novembre 2012

Plutôt que d'élargir le droit de vote aux étrangers, simplifions l'accès à la nationalité française.

Je suis contre le droit de vote des étrangers. De tous les étrangers, y compris ceux venant d'un autre pays de l'Union Européenne et votant actuellement aux municipales : ce vote-là ne se justifie qu'aux élections européennes.

En effet, je ne comprends pas que l'on puisse laisser quelqu'un voter et participer aux décisions de la Cité sans que cette personne ne soit obligée d'assumer les décisions du souverain, à n'importe quel niveau institutionnel.

D'abord, je ne vois pas pourquoi les étrangers voteraient aux municipales, et pas aux autres élections. Le droit de vote ne peut être saucissonné de cette manière.

Ensuite, si l'on considère que les étrangers voteraient à toutes les élections, un non-citoyen n'aurait à priori pas d'obligation de défendre le territoire contre une agression extérieure par exemple, alors qu'il pourrait élire des gouvernants souhaitant aller faire la guerre à d'autres nations...

Pour contrer ce problème, il faudrait que la nationalité soit accessible assez facilement, selon des critères objectifs qui ne pourraient pas être questionnés par un fonctionnaire un peu trop tatillon voire soumis aux pressions racisantes d'un gouvernement quelconque.

Je te soumets une proposition de texte, qui figurait dans la deuxième constitution française, votée en juin 1793 mais jamais appliquée :


Article 4. - Tout homme né et domicilié en France, âgé de vingt et un ans accomplis ; - Tout étranger âgé de vingt et un ans accomplis, qui, domicilié en France depuis une année - Y vit de son travail - Ou acquiert une propriété - Ou épouse une Française - Ou adopte un enfant - Ou nourrit un vieillard ; - Tout étranger enfin, qui sera jugé par le Corps législatif avoir bien mérité de l'humanité - Est admis à l'exercice des Droits de citoyen français. 
Article 5. - L'exercice des Droits de citoyen se perd - Par la naturalisation en pays étranger - Par l'acceptation de fonctions ou faveurs émanées d'un gouvernement non populaire ; - Par la condamnation à des peines infamantes ou afflictives, jusqu'à réhabilitation.
Il y aurait évidemment des choses à revoir là-dedans. Par exemple, dans l'article 4, il faudrait changer "une Française" par "un Français" et remplacer "Ou nourrit un vieillard" par "Ou assiste un vieillard". Dans l'article 5, je ne suis pas pour maintenir l'idée qu'on soit obligé de perdre sa nationalité d'origine pour être français. Par contre, je trouverais très positif qu'on puisse retirer sa nationalité à un Français acceptant des fonctions ou des honneurs d'une dictature : on se débarrasserait de nombreux parlementaires... Enfin, toujours dans l'article 5, il faudrait remplacer "Par la condamnation à des peines infamantes ou afflictives, jusqu'à réhabilitation"  par une formule du type "Par une condamnation inscrite au casier judiciaire du citoyen".
En clair, il est bien plus cohérent de permettre à des étrangers d'obtenir la nationalité que de voter sans être soumis aux obligations afférentes.
Quand à l'argument habituel sur les impôts, une personne habitant un pays utilise les services publics, les infrastructures et les équipements, au niveau municipal comme aux autres. Il est donc normal qu'elle paie des impôts.

lundi 5 novembre 2012

Rapport Gallois : 30 milliards d'impôts en plus, 20 milliards de baisse de revenus.

Le rapport Gallois proposerait de baisser de 30 milliards d'euros les cotisations sociales, dont 10 milliards sur la part salariale et 20 milliards sur la part patronale.

Il faut rappeler que les cotisations sociales constituent une part du salaire, dont le versement est différé à l'arrivée d'un évènement particulier : naissance, chômage, maladie, retraite...

On peut supposer que les employeurs continueront à verser les dix milliards salariées (sinon, cela se verrait trop) mais que les salaires n'augmenteront pas dans les vingt prochaines années à cause de cette hausse qui n'en est pas une. Par contre, il est certain que les 20 milliards vont aller voir ailleurs si j'y suis, soit vers l'investissement (ce serait bien, mais ce ne sera certainement pas la majorité), soit vers le capital (qui a déjà gagné 10 points de PIB en trente ans).

D'un autre côté, l'Etat va récupérer les 30 milliards sur la consommation et sur les revenus.

Pour les salariés et les indépendants qui ne touchent pas de revenus du capital (une majorité des Français), cela signifie donc que le salaire perçu va augmenter de 10 milliards mais que les prélèvements vont augmenter de 30 milliards, soit une baisse de revenus de 20 milliards.

Ils sont mignons, les employeurs, avec leur choc de compétitivité. C'est plutôt un choc rigoriste  et toujours pour les mêmes, cette affaire...

Et dans quatre ans, la droite accusera le PS d'avoir fait baisser les revenus des Français en voulant maintenir la gabegie des dépenses publiques (cela s'appelle, en français, la protection sociale) et ils reviendront au pouvoir, accompagné du FN, avec un programme de baisse drastique des dépenses publiques et des privatisations massives.

Espérons que le gouvernement saura gérer ce document correctement...

dimanche 4 novembre 2012

FN=FdG ? Une stratégie de la droite pour préparer les listes communes aux municipales avec le FN.

Il y a en ce moment un vrai problème de fond à gauche dans le débat politique.

Dans les médias, il est devenu classique de se jeter, entre mouvements de gauche, différents noms d'oiseaux (je ne pense pas à "pigeon" ici...) qui illustrent un conflit latent.

On peut être surpris : si le PS a eu besoin de nos voix pour être élu, tout va bien maintenant. Le FdG ne dispose pas des possibilités pour bloquer des lois, et même un vote contre du Sénat n'a que peu d'importance, car, faut-il le rappeler, l'Assemblée nationale a le dernier mot, et le PS y a la majorité seul.

Tout vient, si on essaie de comprendre ce qui a bien pu changer par rapport à l'époque de la gauche plurielle par exemple, de la volonté des partis composant le Front de Gauche de se penser et de se poser comme une alternative au PS, et non plus comme de simples satellites de celui-ci. C'est plus cela qu'une véritable menace venant de ce même FdG. En effet, même si le PS se cassait complètement la binette durant les cinq prochaines années, le contexte politique actuel laisse à penser que les bénéficiaires en seraient la droite et surtout l'extrême-droite.

Personnellement, j'espérais que la campagne du FdG aux dernières élections permettrait à mes idées de sortir du carcan habituel de la gauche radicale française. Cela n'a pas été possible cette fois-ci, et il est encore impossible de dire si la stratégie actuelle le permettra dans le futur.

Ce positionnement d'alternative à gauche change tout. Evidemment, le FdG se doit de mettre ses votes dans les institutions où il est présent en accord avec son programme car il perdrait toute crédibilité auprès de ses 11% d'électeurs. Impossible donc de voter pour un budget qui instaure une austérité combattue pendant toute la campagne, même si cela doit amener à des votes en commun avec l'UMP (surtout que le gouvernement ne chute pas et peut continuer à mener sa politique tranquillement). Ce positionnement impose aussi de se préparer à perdre la plupart des villes encore tenues par le PCF aux prochaines municipales, car les alliances avec le PS sont nombreuses et je ne vois pas bien comment on pourrait aboutir à des plateformes communes, à moins de réduire les propositions à des minima que les électeurs pourraient ne pas goûter.

Cette situation impose-t-elle une diabolisation mutuelle ? A mon sens, non, personne n'a besoin de ça ! Laissons le PS agir, exposons simplement nos désaccords à nos concitoyens, présentons nos idées, et au final, les électeurs trancheront.

Et puis, on peut constater dans la blogosphère de droite que de plus en plus, l'idée que le FdG est identique au FN fait son chemin. Cette idée se diffuse de plus en plus au PS et chez les blogueurs qui en sont proches, alors que ce parti cogère de nombreuses collectivités avec le PCF et sait très bien que celui-ci a depuis longtemps abandonné ses projets révolutionnaires pour un projet socialiste simplement plus radical que le sien. D'ailleurs, les électeurs le savent très bien aussi : dans les communes de Seine-Saint-Denis encore tenues par les communistes, point de kolkhozes ni de sovkhozes. Juste une gestion qui ressemble assez largement à une version plus rouge de ce que fait le PS ailleurs.

Il ne faut pas tomber dans le panneau. A droite, on se prépare tranquillement à l'alliance avec le FN. Aux municipales, l'UMP menacera le PS en disant : "si tu fais alliance avec le FdG, je peux m'allier avec le FN puisque c'est pareil." Et hop, voilà, dans tout le Sud-Est et l'Est de la France, de magnifiques listes communes qui écraseront la gauche, quelle que soit son orientation, au passage.

Cette menace devrait suffire à faire rapidement cesser les combats de coq et les querelles de chiffonniers. Que le PS mène sa politique sociale-libérale, vu que cela a été le choix des électeurs. Nous, construisons notre programme et soyons prêts !

Tiens, au passage, le FdG devrait réfléchir à ce qu'il peut proposer pour les municipales, parce que sinon, les électeurs ne verront aucun intérêt à ce vote-là. Le communisme municipal a fait le succès du PCF dans le passé. Un nouveau programme demande une certaine dose d'innovation et des propositions programmatiques nouvelles. Pour que les électeurs fassent une rupture, il faut qu'ils y voient un intérêt.