samedi 28 avril 2012

Ah, enfin un 1er mai où il y aura du monde !

Le titre du billet est provocateur, cher lecteur, je le sais très bien, et il faut que je m'en explique.

Cela fait maintenant onze ans que je travaille. N'étant pas issu d'une famille ancrée dans les rites syndicaux, ma participation aux défilés du 1er mai avait été avant très épisodique. Depuis, je m'y suis mis progressivement, et le moins que l'on puisse dire est que le 1er mai ne mobilise pas massivement les foules.

J'ai souvenir de trois 1er mai relativement important : le premier était de loin celui de 2002, à cause du passage de Le Pen au second tour, très politique celui-là ; le deuxième celui de 2003, lorsque nous étions en plein démarrage du mouvement contre la réforme Fillon des retraites, où il y avait eu énormément de monde ; le dernier était celui de 2010, alors que la réforme Woerth des retraites s'annonçait, commençant à faire bouger les foules.

A part ces deux dates, et sans renier nullement la charge symbolique de cette journée, il faut quand même admettre que la masse des travailleurs a cessé de considérer cette manifestation comme un passage obligé pour s'en servir uniquement dans des situations difficiles ou conflictuelles. Le reste du temps, le 1er mai est un rassemblement de personnes souvent engagées ou très concernées, qui peut être important, mais qui ne réunit pas non plus des foules délirantes. L'affaiblissement régulier des syndicats ces trente dernières années explique sans doute cela de même que la capacité à rédiger des appels unitaires, mais aussi la difficulté du travail pour de nombreux salariés et la volonté de profiter d'un jour férié bienvenu ou d'un pont très bien placé, comme celui de cette année d'ailleurs. Peut-on leur en vouloir ? Non, bien sûr...

Or, ce mardi, le 1er mai reprend un ton politique, comme en 2002, mais pour des raisons différentes. En effet, notre président a choisi d'en faire un moment de clivage de sa campagne. En dehors de tous les délires de dénonciation saisissant les deux camps, il faut faire quelques rappels bienvenus.

Tout d'abord, est-il normal que le 1er mai se politise ? Bien sûr ! Il faut rappeler que son origine vient de l'internationale socialiste en 1889. Il s'agit donc, à l'origine, d'une date très politique dans laquelle les syndicats s'inscrivent.

Est-ce un problème pour les syndicats ? Je ne vois pas vraiment en quoi, d'autant plus que plusieurs ont appelé à faire battre Sarkozy, en particulier la majoritaire CGT. Les syndicats auraient maintenant du mal à dire qu'ils souhaitent rester totalement en dehors de tout ce qu'il se passe autour d'eux !

Est-il normal que les partis de gauche manifestent avec les syndicats ? Depuis dix ans que je fais des 1er mai, les partis de gauche sont toujours présents, en général sur les trottoirs, et clairement visibles. Le PS est d'ailleurs en général présent aussi, ce qui rend la volonté de Hollande d'atténuer les choses assez mystérieuse finalement. Donc, il n'y a rien d'anormal.

Est-ce un problème que les autres mouvements politiques s'en saisissent ? Cela fait trente ans que le FN a tenté de récupérer le 1er mai, et c'est loin d'être une nouveauté à l'extrême-droite, dont toute une frange a un ancrage social fort. Il s'agit pour elle de cliver face à la gauche et de se trouver une date symbolique qui permet un rassemblement. Quant à l'UMP, il est évident que Sarkozy fait une tentative de clivage et de récupération qui ne tiendra que cette année : il n'y a aucune tradition à droite de ce type de choses, et les manifestations, ce n'est pas le genre de la maison.

Y a-t-il un risque que cela dérape, vu que tout ce beau monde va se retrouver dans les rues ? On se pose chaque année la question, vu que le FN se réunit dans Paris, mais cela n'arrive pas, tout simplement parce que les cortèges ne se croisent pas. D'ailleurs, cette année encore, le FN se réunit le matin devant la statue de Jeanne d'Arc alors que les syndicats ont appelé à Denfert-Rochereau à 15h. Quant au rassemblement de l'UMP, à 13h30 au Trocadéro, il est encore plus éloigné du parcours plus tardif Denfert-Rochereau-Bastille.

Quant aux éventuels affrontements qui pourraient se produire, je n'y crois pas une seconde. En effet, Sarkozy n'y a aucun intérêt, vu que c'est lui qui a souhaité ce clivage et cette confrontation. Si cela dérape, il sera tenu pour responsable de tout ce bordel et je ne pense pas qu'il en ait besoin pour gagner cette élection. On peut donc penser que la mobilisation policière sera elle aussi très conséquente.

Après, restent tous les autres défilés, mais il me semble que la manifestation sarkozyste se cantonnera à la capitale...

Alors, ce 1er mai, souhaitons que le cortège des syndicats soit le plus massif possible et rassurons-nous, tout se passera bien, à priori...

mercredi 25 avril 2012

Quelle évolution de l'adhésion au Front de Gauche ?

Maintenant que la campagne présidentielle est en voie d'achèvement et qu'on va vers les législatives, on peut continuer à réfléchir à plus long terme à l'avenir du Front de Gauche.

Je suis un sympathisant de cette organisation et j'ai complètement suivi (je l'ai déjà écrit) la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Je ne suis donc pas un militant et je n'ai pas pris de carte dans ces partis. Certes, il y a des motifs personnels à cela : je suis déjà très engagé dans d'autres types d'organisation et, si j'allais encore plus loin en prenant une carte partisane, avec mon faux travail en plus, je crois que, dans mon foyer, j'aurais de sérieux problèmes.

Cependant, cette explication n'est pas suffisante, car on peut parfaitement avoir une carte sans militer. Or, je n'ai pas encore franchi le pas à cause de l'organisation même du FdG.

En effet, le FdG est composé de sept partis différents qui ont conservé leur identité et leurs structures. Pour adhérer, il faut donc, de fait, choisir de devenir membre de l'un des sept partis en question.

Je ne prendrai pas position ici sur l'avenir de l'organisation du FdG. D'autres le font. Personnellement, connaissant plusieurs militants du PCF, je crains que l'idée d'une fusion des sept partis en un seul soit très loin d'être acquise. Est-elle souhaitable, d'ailleurs ?

Je comprends tout à fait que les militants communistes, très attachés à l'histoire de leur organisation et à ses spécificités, ne souhaitent pas laisser Mélenchon aller jusqu'au bout de son hold-up en raflant aussi l'appareil militant.

Par contre, ne serait-il pas possible, à terme, qu'un citoyen puisse adhérer au Front de Gauche et payer une cotisation, sans avoir à choisir l'un des sept partis, pendant un an par exemple ? La cotisation pourrait très bien être répartie entre les sept orgas. Cela laisserait au moins le temps de se familiariser avec les valeurs et les idées de chacune d'entre elles et de faire un choix cohérent et éclairé.

Après, je peux aussi me laisser un peu de temps avant de faire un choix, je sais, voire ne pas en faire du tout. Pas obligé d'être encarté non plus...


mardi 24 avril 2012

Sarkozy vient chez nous le jeudi 26 avril.

L'information avait été communiquée par mes camarades locaux mais j'ai eu la confirmation dans notre boite aux lettres, puisque nous avons reçu ça :



Si la volonté du président est de rencontrer le vrai peuple qui travaille, venir à 11h00 dans l'une des villes les plus riches de France, c'est finalement assez comique. En plus, il ne risque pas de croiser d'électeurs du Front National ici, avec des scores assez bas par rapport à la moyenne nationale (12,89% des voix).

Et en plus, si vous regardez bien en bas, il faut apparemment s'inscrire à l'avance.

Au moins y a-t-il un parking surveillé, si jamais des militants du Front de Gauche, des faux travailleurs voire des étrangers de Clichy-sous-Bois ou de Montfermeil venaient à s'en mêler...

Quel résultat de la stratégie Mélenchon contre le FN ?

Avant-hier, j'ai dit à notre camarade Partageux que je trouvais problématique la réflexion sur "que se serait-il passé si Mélenchon n'avait pas attaqué durement Marine Le Pen ?" Pour lui, pas de doute, Mélenchon a limité la casse.

Depuis hier, je discute avec le Faucon qui, lui, pense exactement le contraire. Selon lui, la campagne très agressive du FdG envers la droite dans son ensemble a poussé les électeurs vers le FN. Un échec, donc...

Le problème, pour tirer une conclusion, est qu'il faut trancher une problématique toute différente : qu'est-ce que le vote FN ?

Si le vote FN était purement protestataire, ce dont je doute de plus en plus, il aurait été possible au FdG de convaincre des électeurs de revenir vers la gauche. Dans ce cas, on ne peut de toute façon pas savoir quel a été l'impact de la campagne de Mélenchon, vu qu'il était là et qu'il n'y a pas encore eu d'enquête pour cerner les motivations des électeurs frontistes et de ceux du FdG.

Si le vote FN est un vote d'adhésion, Mélenchon peut faire la danse du ventre aussi longtemps qu'il veut, il y a peu de chance que cela ait un quelconque intérêt.

J'imagine que le vote FN est un mélange des deux, comme doivent d'ailleurs l'être tous les votes. Finalement, beaucoup d'électeurs changent d'avis à chaque élection.

Une chose est sûre, cependant : Mélenchon est parvenu à attirer à lui 4 millions de personnes, alors que le PS a augmenté son total de voix par rapport à 2007 et que beaucoup ont voté Hollande alors qu'ils pensaient Mélenchon. D'où viennent ces électeurs ? Je maintiens qu'ils ne viennent que très minoritairement de la droite, beaucoup plus de toute la gauche déçue depuis 25 ans par le PS et cherchant un discours plus radical et de rupture. Si tous ces gens sont sortis de l'abstention où ils se cantonnaient, alors, on peut dire que mécaniquement, le vote FN a diminué en proportion, mais pas en voix malheureusement.

Quand à la stratégie contre le FN, il faudra la poursuivre. Démonter le discours de Marine Le Pen et montrer ce qu'il sous-tend idéologiquement doit être une priorité. On aimerait d'ailleurs que tous les partis républicains s'y mettent. Apparemment, c'est pas pour tout de suite...

lundi 23 avril 2012

La fête du vrai travail : illustration de cinq années de sarkozysme.

Nicolas Sarkozy propose le 1er mai une fête du "vrai travail", pour les gens qui travaillent dans des conditions précaires et très difficiles, et qui ne viendront donc pas manifester le 1er mai, parce qu'ils ne le peuvent pas.

Ces gens que Sarkozy a passé son temps à enfumer et dont il n'a cessé de dégrader les conditions de vie pendant dix ans.

Ce sera donc une manifestation de militants et de sympathisants UMP.

Sans doute pense-t-il que la vieille agressivité anti-syndicale à droite va permettre de faire l'unité autour de lui.

Au-delà de la provocation à laquelle beaucoup de gens vont répondre, je trouve le procédé minable et signe du désespoir du camp présidentiel.

Pour ceux qui veulent manifester pour des revendications sociales et pour participer à cette fête des travailleurs (et non pas du travail, faut arrêter de dire n'importe quoi), l'appel à la manifestation est ici.

Non mais, est-ce qu'on organise des contre-rallyes dans les rues de Neuilly, nous ?

Le mystère du vote FN en Seine-Saint-Denis.

Le haut score du FN a ramené l'ensemble de notre pays face à des réalités que nous ne pouvons ignorer plus longtemps : en France, l'extrême-droite a réussi à consolider son assise, particulièrement dans ses bastions ruraux de l'Est et du Nord, dans les villes du Sud-Est et dans les zones périurbaines des grandes villes. Cette répétition du vote FN ne peut plus nous leurrer, et il faut admettre qu'un cinquième des habitants de notre pays adhèrent aux idées du parti d'extrême-droite. Certes, il y a aussi sans doute un rejet de Sarkozy, mais je ne crois pas que cela suffise à expliquer ces résultats.

De ce fait, je persiste à dire que la stratégie du Front de Gauche (FdG) était la bonne, et qu'il fallait attaquer Marine Le Pen, en particulier sur le fond idéologique de la plupart de ses propositions. Les médias et les autres candidats ont préféré la banaliser, voire même s'intéresser gentiment à elle. Maintenant, nous voilà corsetés pour les vingt prochaines années par un vote utile qu'on ne va pas cesser de nous rabattre à la figure. Au moins, le changement est-il maintenant impossible : vous avez le choix entre la politique de centre-droit et celle de l'extrême-droite (qui ne gagnera jamais tant que la droite n'aura pas signé d'accord avec elle) et si vous avez d'autres idées, attention au chien de garde !

Dans cet océan de malheur, il y a un cas qui tend à me rassurer quelque peu. On a peu lu encore d'articles pour analyser l'évolution du vote Le Pen. Intéressons-nous à un vieille zone électorale du FN : le 93.

Ah, le 93... A priori, c'est la terre idéale pour le discours frontiste : une pauvreté persistante, un grand nombre d'étrangers et de Français d'origine étrangère, des tas de cités dans tous les coins du département, une délinquance récurrente, un chômage toujours élevé... Le département ne manque pas de contradiction (voir le Raincy, Coubron et les bobos des Lilas et du Pré) mais le FN a là un très bon terrain pour draguer tous les peureux de la Terre. D'ailleurs, dans les années 1980-1990, le FN y faisait des scores tout à fait importants. En 2002, le père Le Pen avait accumulé plus de 70 000 voix, avec 17,74% des exprimés.

Que se passe-t-il cette année ? Eh bien, Marine Le Pen chute. Malgré une baisse nette de l'abstention par rapport à 2002, le FN tourne à 13,55 et à 72 335 voix, soit une toute petite progression en voix. J'évacue 2007, parce que Le Pen avait baissé partout, et je crois que le siphonnage de Sarkozy restera comme une triste exception de l'histoire.

J'ignore totalement la cause de cette évolution et de la baisse du FN ici, mais il faut absolument s'y intéresser. En effet, il n'y a pas de raison facilement visible, car les facteurs traditionnellement évoqués du vote FN sont bien là. Est-il logique qu'on vote à 21,4% Le Pen dans le Lot-et-Garonne et seulement à 13% en Seine-Saint-Denis ? Cette évolution ne se retrouve pas dans d'autres grandes villes, comme Marseille par exemple où, dans certains quartiers, la population est similaire.

Il y a sans doute des explications. En tout cas, elles invitent à revoir totalement notre vision du vote FN. C'est important pour la suite de notre action et de notre militantisme politique. C'est important car maintenant que ce vote est un vote d'adhésion, on ne peut plus éviter de le combattre de front. 

Au travail !

dimanche 22 avril 2012

Premier bilan de la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Durant cette campagne, cher lecteur, je me suis très peu exprimé. Non pas que je me sois désintéressé de tous les petits évènements qui l'ont émaillée, mais j'ai très rapidement éprouvé un certain rejet à l'égard des débats de la blogosphère de gauche. En effet, alors que la campagne débutait à peine, mes camarades de gauche ont passé leur temps à s'étriper entre militants/sympathisants du Front de Gauche (FdG) et sympathisants/militants du PS. Tous ces débats, dans la plupart des cas, étaient totalement stériles et consistaient en des invectives sans intérêt, surtout en considération du faible lectorat de la blogosphère politique française. 

Une conclusion s'impose : malgré la dynamique de sa campagne, Mélenchon n'est pas parvenu à prendre la place de 3ème homme, à ma grande tristesse.

Comme l'avait signalé un de mes camarades, j'ai voté pour le candidat du Front de Gauche. Contrairement à d'autres, j'avais fait ce choix depuis très longtemps, quasiment depuis que le PCF avait validé sa candidature commune. Il s'agit maintenant de tirer un bilan pour préparer l'avenir.

Je ne me leurre pas : l'avenir sera rude. Très rapidement, avec les élections en Grèce puis avec les échéances financières de l'Espagne et de l'Italie, la question de la dette publique des Etats européens va se poser avec acuité. Le gouvernement, s'il est socialiste, va avoir un choix très dur à faire : tenter d'obtenir un virage radical de la politique de l'Union Européenne ou se coucher. Je n'ai aucun optimisme à ce sujet : à partir du moment où les élu-e-s PS ont laissé passer le MESF, il n'y a que très peu de chance qu'ils tentent réellement de résister sans une forte pression. Celle-ci est d'ailleurs nécessaire : n'oublions pas que les gouvernements réformistes ont en face d'eux de fortes résistances qu'ils ne peuvent abattre sans un fort soutien populaire. En 1936, c'est la grève générale avec occupation d'usines qui a permis au Front populaire d'arracher les congés payés et les 40 heures.

Si c'est Sarkozy qui l'emporte, le FdG va devoir se relancer dans son discours et se préparer à participer avec force aux luttes à venir, car dans ce cas, les luttes seront rudes.

Dans ce cadre, le rôle du Front de Gauche est maintenant de s'assurer un maximum d'élu-e-s aux législatives.

Pour qu'il y réussisse, il va falloir très rapidement dresser le bilan de la campagne de Mélenchon. J'ai écouté quasiment tous ses discours et j'ai pu assister en direct à celui de la Bastille. On peut en retirer quelques idées :

  1. Mélenchon est parvenu à revitaliser une gauche qui, contrairement à ce qu'affirment de nombreux commentateurs, n'avait pas disparu mais qui ne trouvait pas de moyen électoral de s'exprimer, du fait de la débâcle du PCF et de la mollesse de plus en plus affichée du PS. Cette gauche avait pointé son nez lors du référendum de 2005, et depuis, plus grand-chose... La tentative du NPA de faire un hold-up sur elle n'a pas réussi.
  2. Mélenchon, contrairement à ce que rabâche sans arrêt les médias, a parlé des grands thèmes qui auraient dû structurer la campagne de tout le monde : la dette, l'Union Européenne, la crise écologique, le vivre ensemble, la laïcité, le chômage, les salaires, la crise économique et financière... Il a fait tout cela avec des propositions énoncées depuis l'année dernière dans le programme "l'humain d'abord". Ces choix expliquent sans doute une part du score.
  3. Mélenchon s'est révélé comme un excellent orateur capable de galvaniser les foules, mais cela me pose un gros problème. Le Front de Gauche existe-t-il sans lui ??? Là, j'ai un gros doute, et c'est une problématique qu'il va devoir très rapidement trancher si l'on veut que ce score ne reste pas qu'un épiphénomène sans lendemain.
  4. Mélenchon a fait le choix d'attaquer principalement Marine Le Pen mais n'est pas parvenu à lui passer devant, loin de là. Même si c'est un échec, il faut tout de même retenir l'idée que l'attaque frontale du Front National peut finalement être une meilleure stratégie que de l'ignorer. Tiens, d'ailleurs, il faut rappeler que l'idée ne vient pas de lui, mais d'un autre homme politique qui avait défié Jean-Marie Le Pen lors d'un débat : Nicolas Sarkozy... L'innovation du FdG a résidé dans le fait d'attaquer sur des contre-propositions et sur des valeurs différentes, et pas simplement de reprendre les thématiques du FN comme l'avait fait le président sortant. C'est une bonne vision pour la gauche. Cependant, l'objectif n'a pas encore été atteint, et il va falloir poursuivre dans cette stratégie, dont les autres partis de gauche devraient prendre de la graine.
  5. Mélenchon a repris quelques valeurs simples qui ont beaucoup plu, comme la fierté d'être de gauche, toute une série de références historiques, le rejet du discours décliniste, le rappel d'une volonté politique volontariste et rejetant le discours du "c'est trop cher", un message d'amour et de fraternité. C'était positif et il faudra le garder.
  6. Mélenchon, les résultats le montrent, n'a pas réussi à briser cette dynamique stupide du vote utile. Je connais un nombre trop important de gens de gauche disant être plus en accord avec Mélenchon mais ayant voté Hollande. Ainsi, voilà toute une population votant contre ses valeurs par trouille. Vivement qu'on en finisse. Ce point mérite d'être travaillé, mais de toute façon, la réalité va très vite montrer à tous ces copains qu'ils ont fait une belle boulette si Hollande l'emporte.
  7. Mélenchon n'a cessé de donner des signes de la fragilité du Front de Gauche. Jeudi soir encore, il a appelé les leaders communistes à dire qu'ils ne participeraient pas au gouvernement, en tout cas pas avant les législatives. Là est la faiblesse de tout l'édifice. Je connais beaucoup de monde au PCF qui ont détesté cette candidature et qui sont prêts à tout pour en finir avec Méluche, même si celui-ci leur a apporté un score inégalé depuis 1981. Pour moi, tant que cette question n'est pas résolue, le FdG ne pourra pas réellement aspirer au gouvernement.
Voilà quelques réflexions suite à ces quelques mois de campagne et aux premiers résultats d'aujourd'hui. Maintenant, on va aller voter Hollande, sans aucune conviction mais simplement  en espérant mettre Sarkozy dehors, tout en sachant que ses idées, elles, vont potentiellement rester, et d'autant plus avec un FN aussi fort.

Faut-il désespérer pour autant ? Alors là, cher lecteur, la réponse est non, dix fois non !!! Le discours du FdG, s'il n'était pas nouveau en soi dans notre histoire politique, était nouveau dans le globi-boulga médiatique des trente dernières années. Les idées mettent du temps à faire leur chemin. Il ne faut donc pas se relâcher et poursuivre le combat. Ce score, même s'il est décevant, ne doit pas nous désespérer : il n'est qu'un début.

En attendant, cher lecteur, on défile le 1er mai, entre les deux tours, pour commencer à mettre la pression sur la nouvelle équipe dirigeante qui se prépare à prendre le pouvoir.

Et ensuite, on n'oublie pas les 3e et 4e tours, en juin, pour les élections législatives !