dimanche 19 septembre 2010

Les bidonvilles sont de retour en Île-de-France.

Depuis que le président de la République a décidé de faire des Roms la préoccupation première de la France, le sujet occupe l'esprit de nombre de nos concitoyens. A force d'en entendre parler, on finit par être plus attentif à la question.

Chaque jour, lorsque je me rends de mon domicile à mon lycée dit difficile, je passe devant plusieurs zones occupées par des populations que nos compatriotes doivent considérer comme étant Roms (sans vraiment savoir ce que l'on trouve réellement sur place). Savoir s'il s'agit de population rom ou d'autres groupes est compliquée, mais à l'évidence, il existe des lieux qui sont illégalement occupés par des populations très précaires. En Seine-Saint-Denis, ces bidonvilles se...

Ah oui, cher lecteur, je crois qu'il faut discuter un peu de terminologie. Depuis cet été, le gouvernement utilise le terme de "camp" pour désigner les zones où s'installent les Roms. Le mot laisse suggérer l'idée que ces zones ne sont pas permanentes, mais, quand on regarde bien, ce n'est pas vrai. Certes, il y a quelques terrains qui sont occupés par des caravanes, mais c'est loin d'être la majorité. Dans la plupart des cas, ce sont de véritables habitations précaires mais fixes qui se sont développées. Constituées de tôle et de palettes, voire de planches, ces "maisons" ne sont pas mobiles. Pour moi, il s'agit bien là d'une installation dans un système de bidonvilles d'une partie de la population francilienne. Alors que la Seine-Saint-Denis était réputée pour ses fameuses cités HLM, voici que renaissent les bidonvilles, dans des lieux parfois totalement improbables comme les bretelles d'autoroutes, des usines ou des infrastructures ferroviaires abandonnées, des terrains vagues ou de simples interstices entre deux propriétés.

Là où le gouvernement délire, c'est d'imaginer que ce sont des Roms qui sont forcément dans ces bidonvilles. On pourrait plutôt considérer que les populations les plus pauvres de la région répondent à leur façon à la crise du logement. Il s'avère que souvent, ces bidonvilles sont occupées par des populations étrangères mais européennes très récemment arrivées qui ne peuvent pas avoir accès au logement directement, vu que les Parisiens eux-mêmes ont du mal !

Au-delà de la polémique actuelle, on pourrait quand même s'alarmer que notre pays tolère la renaissance des bidonvilles pourtant éradiqués dans les années 1960 et 1970, alors que le PIB a augmenté de 50% depuis cette période. On le voit d'ailleurs depuis la route : ce sont des familles complètes avec femmes et enfants qui sont là. Pour le moment, nos autorités politiques se contentent d'osciller entre les propos xénophobes et les démantèlements de bidonvilles qui vont immédiatement se réinstaller ailleurs.

A gauche, que proposons-nous ? Il semble évident qu'une vraie politique du logement doit revenir à la une des programmes politiques des prochaines années. C'est d'autant plus urgent que les mairies de gauche se contentent pour le moment soit d'apporter un soutien sanitaire minimale à ces bidonvilles, soit de les faire démolir, exactement comme les mairies de droite.

Solutions à court terme mais qui ne règlent en rien la crise du logement que connaît notre région.

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