lundi 19 avril 2010

Réforme des rythmes scolaires : sujet foireux pour un blogueur prof.

A quelques jours d'intervalle, Nicolas et L'Hérétique m'ont demandé ce que je pensais de la réforme des rythmes scolaires. Voilà un beau bâton merdeux que tous les enseignants se refilent sans jamais vraiment être capable de conclure. En effet, si on se passionne un peu pour la question, on constate que les spécialistes sont vraiment en désaccord là-dessus, et que, dans chaque pays, on critique beaucoup le rythme local.

En France, ce sujet revient régulièrement sur le tapis, avec des acteurs très divergents. Les syndicats enseignants se posent des questions sur les conditions de travail des enseignants, les fédérations de parents sur les conditions de travail de leurs enfants, les lobbies touristiques s'inquiètent de la remise en cause de certaines vacances (5 millions d'emplois dans le tourisme tout de même, et la France est la première économie touristique du monde), les parents se demandent aussi s'ils pourront toujours profiter de leurs semaines de congés payés avec leurs enfants, les pédagogos révolutionnaires gueulent contre les profs qui sont accrochés à des privilèges d'un autre âge... Enfin, pour résumer, ce débat est tout sauf serein.

Sur la question, je n'ai pas vraiment de position arrêtée, entre les sept semaines + deux semaines de vacances, les longues vacances d'été, la nécessité de dégager l'après-midi pour des activités culturelles ou sportives... Difficile de se positionner sur ce que veulent les enfants et sur ce qui serait meilleur pour eux. Il faudrait vraiment que je me cultive sur la question, et je reconnais, cher lecteur, que je ne suis pas encore assez au point sur ce sujet.

Par contre, ce qui est sûr, c'est que cette réforme aurait des implications réelles sur mon temps de travail, et là, tout dépend de ce que fera l'employeur. S'il étale mon temps de travail comme il étale celui des élèves, je ne peux pas dire grand-chose, vu que je travaillerais moins chaque semaine mais plus longtemps. Par contre, s'il maintient mon temps de travail à l'identique en étalant celui des élèves (ce qui lui permettrait de supprimer des postes au passage et de me rajouter des classes), là, je m'en irai lui rappeler qu'il faut payer les heures travaillées et qu'il va donc falloir me rémunérer. Pourquoi ne pas me payer sur douze mois et pas sur dix, dans ce cas ?

Une remarque cependant. Les vacances sont l'un des derniers point attractifs de ce boulot, vu que les salaires sont bloqués et que le travail en lui-même est de plus en plus lourd et pénible. Les réduire va encore faire fuir plus de jeunes souhaitant s'engager dans la fonction, et qui pouvaient voir les vacances comme un facteur attractif.

PS : quelques billets parus sur le sujet ces derniers mois.

2 commentaires:

  1. Toujours rattraper le retard des chaînes... Et j'aime bien ta réponse : pas d'avis tranché...

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  2. @ Nicolas : je n'aime pas avoir un avis tranché sur un sujet que je ne maîtrise pas. Merci du compliment en tout cas.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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