dimanche 7 mars 2010

Les Islandais votent non. Bravo !

Ils ont dit non ! Même si à peine plus de 50 % des Islandais se sont déplacés pour voter, ils ont rejeté l'accord signé avec les Pays-Bas et le Royaume-Uni à plus de 93 % des suffrages exprimés. Il est à craindre que ce vote n'ait pas plus de poids que celui de la France et des Pays-Bas en 2005, mais il faut saluer toutes les fois où un peuple affirme sa souveraineté (même si c'est parfois pour dire n'importe quoi...).

Suite à mon billet d'hier, l'un de mes commentateurs m'a signalé, assez justement, que les peuples, s'ils ne voulaient pas payer les créances des banques, ne voulaient pas non plus qu'on les laisse faire faillite et perdre leurs capitaux, et soutenaient donc aussi la socialisation des pertes.

Cette réflexion est totalement juste, mais finalement, n'est-ce pas normal ? Les épargnants placent leurs économies dans une banque. Ils ne savent absolument pas ce que les banquiers en font. Il est donc normal qu'ils récupèrent leur argent. Le seul problème, et ce que nous pouvons dénoncer avec force, est que ce soit les États qui mettent la main à la poche, et donc les contribuables eux-mêmes, payant leur propre capital.

La situation est d'autant plus drôle que nous avons sauvé les banques deux fois : une première fois en leur prêtant de l'argent ou en les rachetant (en fonction des pays) ; une seconde fois en sauvant l'économie réelle par une multitude de soutiens divers et variés, évitant aux banques de se retrouver avec une multitude de dettes non-payées.

Évidemment, on va me dire que les citoyens ont aussi soutenu le sauvetage de l'économie réelle, pour sauver leurs jobs. C'est vrai, mais les citoyens sont aussi les victimes de la crise que, s'ils ont souvent participé à sa mise en place par leurs propres modes de vie, ils n'ont pas voulu non plus.

Rien n'est simple, dans cette crise, mais il y a de quoi se poser des questions, travailler idéologiquement et proposer d'autres visions du monde.

Au boulot, camarades !

6 commentaires:

  1. Le Figaro révélait que 80% de la dette islandaise étaient détenus par des banques. Si ce sont des banques du cru, qu'elles soient nationalisées d'office sans indemnité à leurs actionnaires. Si ce sont des banques extérieures, qu'elles se débrouillent avec les monstrueux bénéfices engrangés par certaines d'entre elles : elles peuvent bien mutualiser leurs gains et leurs pertes, à leur tour.

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  2. @ Babelouest : tant que ce n'est pas le contribuable qui passe à la caisse.

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  3. @ Mathieu L. : justement, il n'y a aucune raison que les contribuables trinquent, si ce sont les banques qui ont la vraie responsabilité de cet état de fait. Et plus précisément les banquiers : à eux de mettre leurs revenus souvent pharamineux à la disposition de la communauté internationale, même s'il leur en coûte.

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  4. Il n'est pas si certain que ce "non" massif ait été vain. Rappelez-vous les "guerres de la morue" qui opposaient déjà à l'époque l'Islande et la Grande Bretagne. Personne n'aurait parié un macareux sur le petit pays sans armée. Et pourtant...
    Il est probable que les Islandais chercheront à rembourser leur dette, mais pas aux conditions actuelles.

    Une petite remarque : ils furent 62,7% (144.231) à voter ce week end (chiffres officiels cités par la radio-télévision publique RUV).

    Bonne journée.

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  5. C'est de la solidarité : l'ensemble de la communauté nationale paye pour les petits épargnants qui ont tout perdu. Rien de choquant dans tout ça, en tout cas pas plus que l'ensemble des français qui paye les dommage de la tempête.

    Ce qui ennuie les Islandais - et il y a de quoi - c'est de devoir payer pour sauver les épargnants d'autres pays.

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  6. @ Babelouest : tout à fait d'accord.

    @ Lislandais : vous avez raison. Ne faisons pas de prévisions, et attendons de voir ce qui va se passer.

    @ Paul : oui, il y a de quoi.

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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