lundi 22 juin 2009

L’Etat participe à la destruction d’emplois.

Comme tu le sais, cher lecteur, nous sommes dans une période de crise économique grave. En 2009, l'économie française a détruit 700 000 emplois, et ces destructions se poursuivent aujourd'hui. Souvent, on accuse les employeurs de sacrifier les contrats précaires, les CDD et autres contrats aidés divers.

On oublie souvent que l'un des principaux employeurs de précaires est… l'État ! Depuis que la doctrine politique dominante vise à réduire la masse salariale de la fonction publique pour essayer de se débarrasser de la dette (enfin, il paraît, parce que le président vient de dire que non, en fait : la dette, c'est comme le chasseur, y en a une bonne et une mauvaise), l'État recourt massivement à des contrats précaires qui permettent de maintenir l'activité tout en n'engageant pas de fonctionnaires ne pouvant être licenciés.

L'Éducation nationale est une spécialiste de ce type de contrats, qui ont eu tendance à se précariser de plus en plus. Les surveillants ont un salaire moins intéressant qu'en 2002, avant la suppression du statut de Maître d'Internat-Surveillant d'Externat (MI-SE), travaillent davantage et ne peuvent plus facilement se former en même temps. D'ailleurs, le gouvernement se prépare à réinventer un statut similaire pour les futurs profs du secondaire qui devront avoir un master, pour permettre aux pauvres d'aller au bout. Quand ces étudiants travailleront 35 heures par semaine dans un collège et devront préparer un concours et un master en même temps, combien de jeunes des milieux populaires pourront devenir prof ?

En attendant, comme tous les ans, l'Éducation nationale se prépare à licencier sa masse de précaires. Cette année, 30 000 personnes, qui ont travaillé entre 24 et 36 mois pour l'État, se préparent à aller pointer au Pôle-Emploi, dans une période très favorable pour trouver un travail.

Les grands syndicats appellent à une journée de grève et de manifestation le 30 juin pour protester contre cette politique de l'État (merci à Jon qui a signalé le communiqué de la CGT à ce propos). Tiens, c'est marrant, c'est le jour du brevet des collèges : il n'y aura pas grand-monde en grève dans les collèges. Dans les lycées, les cours seront souvent finis et les profs en train de corriger les copies de bac. Quant au primaire, il sera à 2 jours des vacances scolaires…

Je crains que ce mouvement soit lui aussi bien précaire, comme celui du 13 juin ou comme celui du 26 mai.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

La modération des commentaires est activée 14 jours après la publication du billet, pour éviter les SPAM de plus en plus fréquents sur Blogger.