vendredi 20 février 2009

En Guadeloupe, on ne sabre pas trop les recettes de l'Etat, mais on annonce pas grand-chose non plus...

Nicolas Sarkozy s’est donc exprimé sur la Guadeloupe, après plusieurs semaines de lutte et un mort il y a deux jours. Appliquant sa volonté de séparer les problèmes de la métropole et ceux des DOM pour éviter une connexion des mouvements sociaux, le président a annoncé une nouvelle série de mesurettes dont il faut bien admettre qu’on peine à en voir les objectifs.

D’abord, je voudrais tout de même attribuer un bon point au président : apparemment, Nicolas Sarkozy devrait se rendre sur place pour ouvrir des états généraux en Guadeloupe, une fois le « calme revenu. » Je pense que ce déplacement est nécessaire, et je l’avais moi-même réclamé.

Sur le reste, Sarkozy poursuit dans la même veine qu’hier concernant le pouvoir d’achat en France. Il est bien évidemment hors de question de pousser une hausse des salaires sur un territoire où les richesses sont très inégalement réparties et où les prix sont très élevés. Seuls les fonctionnaires vont donc continuer à bénéficier de la prime des 40%, laissant les salariés du privé dans la même situation qu’auparavant.

Certes, des investissements sont prévus (150 millions d’euros) et une mise en place rapide du Revenu de Solidarité Active pour 250 millions d’euros.

Mais l’annonce-phare n’est pas là. La grosse proposition est d’entamer des négociations avec la grande distribution pour obtenir une baisse des prix. Au moins, voilà une mesure qui ne mange pas de pain pour l’État. Cependant, si je peux parfaitement admettre que les grands distributeurs font sûrement un peu de marge dans les DOM, il est aussi évident que l’installation dans ces territoires, où les productions locales sont faibles, suscite des coûts supplémentaires. Il est à craindre que les grands distributeurs ne cèdent rien ou demandent des subventions. Encore de la dette en perspective…

Pour finir, je dois te dire, cher lecteur, qu’il me semble assez incohérent de dire aux Antillais qu’on prend conscience de leur sentiment d’injustice, et, en même temps, de s’adresser à eux séparément, sur une chaîne que les Métropolitains ne reçoivent pas tous, loin de là. Il me semble que les Métropolitains sont tout aussi concernés par ce qui se passe dans les DOM : il s'agit aussi de nos concitoyens et de nos impôts, et nous avons droit d'être directement informés par le chef de l'État.

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