mercredi 31 décembre 2008

Philippe Meirieu s'adresse à Xavier Darcos.

Cher lecteur, toi qui n'a rien à faire en ce 31 décembre, je te conseille la lecture de cette lettre ouverte à Xavier Darcos, publiée par Philippe Meirieu. Même si je ne suis pas d'accord avec tous ses aspects, tu y trouveras une vraie vision actuelle de l'Éducation nationale.

Ensuite, cher lecteur, je te souhaite, à toi et à tes proches, un excellent réveillon !

mardi 30 décembre 2008

Et la dette, et la dette, alouette, alouette !

66%... Voilà la part du PIB français que devrait avoir contracté l'État en endettement à la fin de cette année 2008, riche en rebondissements économiques. Alors que le traité de Maastricht impose normalement aux signataires de ne pas dépasser la limite des 60%, la France a à nouveau largement outrepassé cette barre. Doit-on s'en inquiéter, cher lecteur, comme le font certains de nos collègues blogueurs ? Je ne le crois pas.

La France est certes un pays endetté, comme l'ensemble des pays développés par ailleurs. (70% en moyenne, ce qu'on oublie souvent de dire). Globalement, les grandes agences de notation considèrent que la France est un pays très solvable. Son problème actuel est qu'elle engloutit 15% de son budget pour payer les intérêts de sa dette. Seule l'Éducation nationale coûte plus chère à l'État aujourd'hui. Cependant, l'État a un très grand avantage : il est éternel ! Il peut s'endetter, mais il a les moyens, surtout dans un pays riche comme le nôtre, d'étaler sa dette et de la rembourser progressivement. De plus, vu la richesse de nos concitoyens, on sait que les prêteurs retrouveront un jour leur épargne.

Je ne dit pas qu'il faut continuer à s'endetter indéfiniment. Je ne le crois pas, surtout dans la situation actuelle. Cependant, les solutions proposées pour réduire la dette sont souvent de sabrer dans les dépenses, en réduisant la qualité du service public, plutôt que de jouer sur les rentrées. Tu vas me dire, cher lecteur : "augmenter les impôts, mais ça va pas ???" Non, ce n'est pas ma proposition. En France, la majorité des impôts repose sur la consommation (TVA) et les salaires (impôt sur le revenu). Ces recettes sont structurées par les salaires des classes moyennes et des pauvres, qui sont les plus nombreux et qui, mécaniquement, consomment le plus et suscitent ainsi de grosses recettes fiscales. Il faudrait donc pousser les acteurs économiques à privilégier les salaires plutôt que les revenus du capital pour tenter de rétablir un peu l'État et de lui redonner des moyens de lutter contre sa dette.

L'autre solution est celle qui consiste à réduire les dépenses de l'État. Pour pouvoir le faire, il faudrait forcément mener la politique qu'ont adopté des pays comme les États-Unis, l'Espagne ou le Royaume-Uni : déporter l'endettement (qui est un investissement sur l'avenir, je le rappelle), nécessaire quand le travail ne rapporte pas suffisamment, du public vers le privé, c'est-à-dire vers les citoyens, ceux-ci payant ce que l'État assure aujourd'hui (éducation, santé, chômage...) par les prélèvements obligatoires. Or, la dette des ménages est beaucoup plus dangereuse, car une fois surendettés, les ménages font faillite et entraînent avec eux les banques et les entreprises. C'est ce qui vient de se passer dans cette crise financière aux États-Unis ou en Islande par exemple.

Je sais, cher lecteur, que la dette de l'État est une vraie question. Authueil nous apprend aujourd'hui que le gouvernement va tenter de profiter des conditions actuelles du crédit pour restructurer notre dette. On pourra sûrement améliorer les choses ainsi, mais on ne réglera pas le problème de fond : créer les conditions qui évitent la destruction des services publics tout en ne provoquant pas la faillite de l'État.

Le Chafouin révolutionne son blog.

Tiens, en lisant mes blogs favoris ce matin, je découvre que le Chafouin prendrait sa retraite...

Mais non, en fait, il passe sous Wordpress. Cela n'empêche pas la poursuite de ses débats avec Criticus semble-t-il...

Bonne continuation à lui avec cette nouvelle vie bloguesque !

lundi 29 décembre 2008

Benoît Hamon et ses déclarations : je m'en fous !

Cher lecteur, je sais que cela a été assez peu visible dans les grands médias nationaux cette semaine, mais la blogosphère politique de gauche a été bouleversée par une affaire politicienne apparemment extrêmement grave : une déclaration de Benoît Hamon transcrite par un journal breton totalement inconnu mais reprise par le Figaro en fin de semaine dernière. Voici la citation incriminée :


"Je vois par exemple tous les jours sur Dailymotion ou sur des blogs, des partisans de Ségolène Royal mettre en ligne des films, des podcasts ou de simples commentaires juste pour nous taper dessus ! Leur rage se focalise contre nous, et pas du tout contre la droite. Ils ont dans le sang ce poison de la division, dans des proportions que l’on n’a jamais connues auparavant." (Merci à Luc Mandret pour l'article complet)


Les blogueurs de gauche, qui ont soutenu Ségolène Royal durant la phase électorale du congrès de Reims, se sont tout de suite enflammés. Il est vrai que la phrase peut sembler choquante prise comme cela, mais en fait, si on relit l'ensemble de l'article, on voit qu'Hamon ne vise pas tous les ségolènistes, mais uniquement ceux qui refusent d'accepter le choix fait par le parti et qui continuent à entretenir le gouffre entre les deux camps en utilisant Internet. J'aurai bien voulu faire un article là-dessus, mais Nicolas m'a pris de vitesse (c'est la deuxième fois depuis ce week-end qu'un autre blogueur va plus vite que moi, faut que je reprenne du poil de la bête).

Comment un citoyen de gauche mais qui n'est pas au PS vit la chose ? Je me trouve d'abord confirmé dans mon analyse sur le fait que Ségolène Royal ne quittera pas le PS et que ce parti risque bien de ne pas éclater. La leader de Désirs d'avenir va sans doute créer ses propres réseaux parallèles et se préparer pour la présidentielle, mais elle a trop besoin de l'appareil du PS pour compenser ses propres faiblesses. Durant le congrès, j'avais cru qu'elle représentait une rupture avec le fonctionnement classique du PS, appuyé sur des fédérations et de grands élus locaux. Cette analyse a été effacée par sa recherche de tous les soutiens fédéraux possibles, et, en particulier, le ralliement surprise de Georges Frêche, une belle erreur politique décrédibilisant toute sa campagne de changement.

La déclaration de Benoît Hamon est elle aussi assez critiquable. Vu les conditions de la victoire de Martine Aubry, il est normal que certains ségolènistes aient du mal à gérer leur défaite. A-t-on besoin d'en rajouter et de les critiquer publiquement ? Cette déclaration révèle aussi beaucoup de choses sur la manière dont cette direction nouvelle se voit elle-même, et démontre qu'ils sont conscients de leurs problèmes de légitimité. Malheureusement, comme Ségolène, ils sont très attachés à l'appareil du parti qui les a fait. On est pas prêt de s'en sortir, nous, gens de gauche qui aimerions bien que le PS résiste à Sarkozy.

Il est enfin intéressant de voir comment un journal de droite, dirigé par le sémillant Dassault, peut mettre un bordel monstre au PS en cinq lignes. Cela démontre la faiblesse du parti aujourd'hui.

Franchement, chers militants du PS, on en a marre de tout ce bordel. Ce qu'on veut, c'est que votre parti résiste aux politiques sarkozyennes, et pas seulement par des amendements au Parlement, que vos leaders s'engagent dans les combats en cours dans la société, que vous proposiez des programmes qui ne soient pas des reprises matinées de social des idées libérales, que vous soyez capables de vous débarrasser d'une élite qui n'a que trop pensé à elle-même et pas assez aux électeurs qu'elle est censée représenter. J'inclus Ségolène Royal dans ce groupe, car elle représente les mêmes logiques.

Finalement, les déclarations d'Hamon, on s'en fout, nous les électeurs. Ce qu'on veut, c'est de l'action politique contre la droite. Allez, les gars, au boulot !

samedi 27 décembre 2008

A qui profitent les bombardements sur Gaza ?

Comme tu as pu le lire partout, cher lecteur, les Israéliens et le Hamas ont recommencé à se taper dessus. Certes, ce n'est pas une nouveauté. J'allais me lancer dans une analyse complète sur le contexte électorale des deux territoires, quand j'ai découvert que Authueil, qui blogue pourtant rarement le week-end, m'avait insidieusement doublé. Je te renvoie donc vers son article.

Authueil, assez justement, montre les tactiques militaires que mettent en œuvre Tzipi Livni et le Hamas pour essayer de se maintenir au pouvoir. Comme en Russie et en Géorgie, comme aux États-Unis en 2000 et en 2004, comme en France en 2002, voici encore des politiciens qui exploitent la peur de leurs concitoyens pour rester au pouvoir.

Cependant, il y a, à mon avis, deux situations différentes sur lesquelles il faut s'arrêter, sous peine de louper une partie du tableau :
  • J'avais souligné ici que j'estimais que les élections israéliennes étaient parmi les plus importantes de l'année à venir. Contrairement à Authueil, je ne suis pas sûr que les Israéliens mordent à l'hameçon de la violence une fois de plus. Ce qui remonte des journaux est plutôt la lassitude très forte de la population israélienne et sa volonté d'en sortir. Malheureusement, le choix s'est maintenant restreint. Vu la déconfiture locale des travaillistes (décidément, il n'y a pas qu'en France que c'est le bordel au PS), les Israéliens ont le choix entre la force avec le Likoud, ou la force avec Kadima. N'étant pas sur place, je me trompe peut-être et estime mal les partis en lice. Par contre, Israël étant une démocratie, même si les Israéliens élisent les durs maintenant, il leur sera possible de revenir plus tard en arrière, comme les Américains viennent de le démontrer.
  • Pour les Palestiniens, la situation est beaucoup plus dangereuse. Ils risquent bien de subir la double-peine : avoir les durs au pouvoir en Israël et les durs au pouvoir chez eux. En effet, coincé par le Hamas qui reste pour eux la seule alternative politique, vue la déconfiture des successeurs d'Arafat, ils ne disposent pas de politiciens suffisamment crédibles pour les sortir de la violence. En plus, il n'est même pas sûr que les élections, qui doivent se dérouler cette année, puissent avoir lieu : on resterait donc avec un parti largement corrompu en Cisjordanie et qui a fait la preuve de son échec, et un parti islamiste à Gaza qui continuerait d'opprimer les Palestiniens et de susciter les représailles israéliennes.
Globalement, je n'ai à ce jour aucune idée d'où viendra la solution politique de cette crise. Par contre, je reste persuadé que ce sont les Israéliens eux-mêmes, c'est-à-dire les simples citoyens, qui en détiennent les clefs. Espérons qu'ils seront suffisamment lassés des attaques et des contre-attaques pour choisir un gouvernement qui ait réellement le désir d'avancer vers la paix.

Juan, de Sarkofrance, signe un excellent article sur notre bien-aimé président !

Cher lecteur, quand je vois un excellent article, je le signale.

Voici un très beau travail de synthèse réalisé par Juan, de Sarkofrance. Cet article se déguste et confirme tous nos doutes sur le président que nous avons choisi en 2007.

Allez, cher lecteur, encore 3 ans et 5 mois à tenir. Accrochons-nous, et poursuivons notre travail de réflexion. Un jour ou l'autre, il faudra bien mener l'alternance.

P.S. : la photographie est celle du profil de Juan. Si, Juan, tu souhaites que je la retire, n'hésite pas à me le signaler.

vendredi 26 décembre 2008

L'affaire du petit Ilyes : pitié, cher lecteur, restons calme !

Ce matin, cher lecteur, je me suis levé à 5h30. En effet, un membre très proche de ma famille atterrissait à l'aéroport Charles-de-Gaulle tôt le matin. Avec ma conjointe, nous nous sommes lancés sur les routes vers 6h15, et, assez naturellement, j'ai mis en route l'autoradio pour que nous puissions nous informer sur l'actualité du jour.

Immédiatement, s'est déversé sur nous le torrent d'émotions lié à la mort du petit Ilyes, à l'hôpital Cochin hier. La journaliste de France Inter nous décrit par le menu le décès de l'enfant, et on entend ensuite le père qui raconte comment les personnels de l'hôpital auraient laissé son fils mourir en ne réagissant pas assez rapidement. Puis, suite à ces déclarations, la journaliste nous explique que l'infirmière fautive est en garde-à-vue, et on termine par une interview du docteur Patrick Pelloux réclamant la démission de Roselyne Bachelot à cause des dysfonctionnements de l'hôpital public.

Lorsqu'on est ainsi submergé par l'émotion, au petit matin, on entre en résonance complète avec le discours journalistique, on éprouve une réelle émotion en écoutant le père, et on ne réfléchit plus. Et puis, on retrouve ses proches, on prend un bon petit déjeuner, on se pose et on réfléchit.

Ma première réflexion a été de m'étonner que l'infirmière, qui a pourtant reconnu immédiatement sa faute, soit toujours en garde-à-vue. On sait qu'en ce moment, la justice a une tendance lourde à la disproportion. Heureusement, les avocats blogueurs sont là : Maître Eolas m'a permis de lire ce très intéressant article de Gilles Devers, qui nous incite au calme et à l'attente des résultats de l'enquête. Je te le dis, cher lecteur, cela fait du bien et permet de se poser et de réfléchir. Pour moi, cette déformation médiatique de jouer sur le pathos est un vrai problème, que nous devons toujours essayer de combattre. Cela ne nous empêche pas d'éprouver une réelle compassion pour ce père de famille, et d'espérer qu'une telle aventure ne nous arrive jamais.

Vient ensuite le rebondissement politique de l'affaire, et l'affrontement médiatique qui s'ensuit. Il faut à mon avis distinguer deux problèmes. On a d'abord Mme Bachelot qui indique que la procédure de garde-à-vue est normale alors que nos avocats nous disent le contraire, surtout dans le cas d'aveux aussi rapides. Pourquoi la ministre a-t-elle affirmé cela ? A-t-elle justement voulu couvrir une polémique qui risquerait de naître devant la disproportion de l'action judiciaire ? A-t-elle voulu mener une récupération politique ? Je ne peux évidemment me prononcer, mais la moindre des choses serait qu'elle s'en explique.

Faut-il aller jusqu'à réclamer sa démission ? Sur ce point, je vais me placer différemment de Patrick Pelloux. Certes, il faut vérifier si c'est le fonctionnement de l'hôpital qui est en cause, si l'infirmière est seule responsable et si, surtout, le décès vient bien de cette erreur de prescription. Si jamais l'enquête révèle que c'est bien l'organisation de l'hôpital qui est en cause, là, il faut demander la démission du ministre. Si ce n'est pas le cas, il vaut mieux se taire pour éviter d'avoir l'air de faire de la récupération politique : il y a un risque que Pelloux apparaisse comme un opportuniste si jamais l'enquête conclut à une simple, mais terrible, erreur humaine.

Cher lecteur, sortons du pathos, et attendons tranquillement les résultats de l'enquête.

En tout cas, j'adresse à cette famille toutes mes plus sincères condoléances.

Musique ! Silence !

Tu auras pu remarquer, cher lecteur, que j'apprécie assez les chaînes. Dès qu'on me tague, je réponds rapidement, même à des chaînes qui me semblent parfois assez difficiles.

Voici que cela me retombe dessus à nouveau. Gaël me demande, comme à une multitude d'autres blogueurs, de composer une petite playlist des morceaux que j'écoute le plus en ce moment.

Très bizarrement, je ne répondrai pas à cette chaîne. Pourquoi ? J'ai le sentiment que dire ici mes morceaux de musique favoris serait une violation très forte de mon intimité.

Pourtant, je me suis parfois un peu livré sur ce blog, et sur l'autre, et je suis le premier à me mettre dans tous les gadgets qui amènent à un fichage virtuel. La musique représente pourtant quelque chose de fort, et de profond. Je ne m'avancerai donc pas plus loin.

Désolé, Gaël, mais sache que je répondrai à d'autres formes de chaîne, et surtout politiques.

jeudi 25 décembre 2008

Une chaîne de Noël : parlons du MoDem !

En cette belle journée de Noël, cher lecteur, le célèbre Nicolas, seigneur jalousé mais incontestable de la blogosphère politique, m'a fait un joli cadeau de Noël : une chaîne terriblement difficile à résoudre, une chaîne sur le MoDem ! Franchement, Nicolas, t'aurais pas pu trouver autre chose. Je croyais que Rubin m'avait déjà crucifié en me soumettant la chaîne la plus dure à briser.

Il s'agit de communiquer à mes chers lecteurs deux doutes et trois espoirs concernant ce jeune mouvement politique. La seconde partie va pour moi être très difficile à résoudre, et j'aurais largement préféré me consacrer aux doutes, mais je pense me sortir finalement du piège. Alors, allons-y !

Doute n°1 : le MoDem n'est qu'une machine inventée par François Bayrou pour exister hors de la majorité présidentielle.

C'est le problème n°1 à mon sens. Bayrou a commis deux péchés originels. Il a d'abord décidé de rompre avec la droite qui ralliait massivement Sarkozy, puis il a refusé de rallier une gauche qui ne s'offrait pas complètement à lui. Le MoDem est donc une tentative de survie pour cet homme politique qu'est Bayrou. Le risque est bien qu'on aboutisse à un simple parti de supporters. Cela s'est vu durant les élections locales de 2008 : dans le 93, le MoDem a adopté une stratégie différente dans chaque commune.

Doute n°2 : le MoDem n'a toujours pas de ligne politique claire, et il dérive vers une voie populiste qui suit aveuglément les sondages.

Depuis 2007, Bayrou colle toujours assez étonnement à l'opinion. A chaque fois que Sarkozy fait quelque chose un minimum impopulaire, Bayrou sort du bois. Il a eu la chance de bénéficier de l'atonie du PS ces derniers mois.

Espoir n°1 : le MoDem peut représenter une opposition de droite crédible à Sarkozy.

J'ai beau être de gauche, le monolithisme de la droite actuelle ne cesse de m'inquiéter. Comme les autres leaders de droite sont cadenassés à l'intérieur de l'UMP et que Villepin ne peut espérer émerger avant un bon moment, Bayrou peut être une solution crédible. Encore faudrait-il qu'il admette que sa culture politique est plutôt au centre-droit, mettant en fuite la moitié des adhérents du parti...

Espoir n°2 : Le MoDem peut permettre au PS de mener son débat interne de manière cohérente.

La question du MoDem a déjà pollué le congrès de Reims et les leaders socialistes. En clair, faut-il risquer l'alliance avec Bayrou ou pas, pour abattre Sarkozy ? Personnellement, je suis contre car, comme je viens de l'écrire plus haut, je reste persuadé que Bayrou est plutôt de droite économiquement, socialement et politiquement. Il pourrait au moins pousser les sociaux-libéraux du PS à s'assumer, et provoquer la scission du PS que j'estime nécessaire, même si elle est dangereuse dans un premier temps.

Espoir n°3 : que d'autres leaders que Bayrou émergent au MoDem !

Il me semble problématique qu'un parti soit tenu par un seul homme. A ce jour, personne de crédible n'a été capable de sortir de l'ombre de Bayrou. Pour que ce parti soit viable, il faut bien que d'autres s'en extraient : as-tu simplement une idée, cher lecteur, d'un nom possible d'un premier ministre si Bayrou parvenait à diriger notre République ?

Bon, comme je suis un bon Père Noël, il faut transmettre la chaîne à d'autres. Evidemment, Fabrice et Manuel ne peuvent y échapper. Rubin ayant l'air d'aimer les chaînes, en voici une. Je passe aussi la patate tiède à Mtislav. Enfin, comme un beau cadeau de Noël et pour lui permettre de se lancer dans sa première chaîne politique pour le distraire de ses révisions, je désigne l'Inositol.

En attendant, cher lecteur, je te souhaite un joyeux Noël ! Personnellement, je retourne à ma digestion...

mardi 23 décembre 2008

Le Sénat, ça sert à quoi ?

Ce matin, Gérard Larcher, le nouveau président du Sénat, était invité de France Inter, à l'origine pour répondre à quelques questions concernant le futur débat sur la réforme de l'audiovisuel. La discussion à ce sujet fut d'ailleurs assez animée, mais, m'étant déjà exprimé sur ce sujet par ailleurs, je vais plutôt me consacrer à un autre aspect.

Un auditeur, dans la partie interactiv, osa questionner le deuxième personnage de l'État sur l'intérêt du Sénat et sur le poids que représentait la haute Assemblée sur nos institutions. Cette question est totalement légitime, alors qu'une réforme constitutionnelle vient d'être votée mais qu'elle ne concerne absolument pas le Sénat.

Pourquoi avoir une haute-assemblée ? La raison politique est simple : il s'agit de tempérer la chambre basse qui risque, du fait de sa légitimité de représentante du peuple, de devenir toute-puissante. Les expériences monocamérales en France furent d'ailleurs assez négatives, posant de vrais problèmes institutionnels, que ce soit durant la Révolution française ou sous la IIème République. Cependant, les chambres hautes ont aussi leurs poids : elles incarnent les conservatismes du fait de leurs compositions. Sous la IIIe République, le Sénat fut une forteresse du Parti Radical alors que celui-ci déclinait. Devenu Conseil de la République sans réels pouvoir sous la IVe République, il mena une lutte de longue haleine pour retrouver son statut (ses membres retrouvent d'ailleurs le titre de sénateurs dans les années 1950). La constitution de 1958 en fit une chambre dont les membres étaient toujours élus pour 9 ans (normalement, ils devraient bientôt l'être pour six), et où la droite, par une représentation surévaluée des territoires ruraux, était assurée de conserver la majorité (peut-être jusqu'à 2011, l'évolution des majorités des collectivités territoriales laissant espérer un jour un basculement à gauche).

Pourquoi ne peut-on pas modifier le Sénat ? Cette assemblée ne représente plus grand-chose dans un pays moderne comme le nôtre. Certes, je ne souhaite pas sa suppression, car une chambre peut rattraper les bêtises faites par l'autre, mais sa transformation pour lui donner une meilleure légitimité et éviter qu'il reste une maison de retraite dorée pour tout ce que le monde politique français compte de vieux sclérosés. Pour pouvoir se réformer, le Sénat doit donner automatiquement son accord à sa propre réforme (c'est l'article 45 de la constitution). Le général de Gaulle s'était cassé les dents en 1969 sur une tentative de fusion du Sénat et du Conseil Économique et Social, en tentant d'utiliser l'article 11, puisque le Sénat ne voulait pas de sa réforme.

Les critiques, et particulièrement récemment, ont été nombreuses contre le Sénat, à cause de son budget très libéral pour certains de ses membres. Ce matin, Larcher a donc tenté de défendre son institution. Et, très bizarrement, il s'y est pris n'importe comment, avec une démagogie étonnante pour un personnage politique comme lui. Je résume ici les trois arguments principaux utilisés :
  1. "On trouve partout des chambres hautes désignées de manière indirecte, sauf en Italie où ça ne marche pas" : le fait que les autres le fassent ne veut rien dire et c'est un argument fallacieux. De plus, c'est infondé, car il existe une autre grande démocratie où la chambre haute est élue de manière directe. Il s'agit des États-Unis, où chaque État fédéré est représenté par six sénateurs élus au suffrage direct. Il ne me semble pas que les États-Unis soient anecdotiques tout de même, et que le pouvoir législatif américain soit inopérant.
  2. "Le Sénat a plus de temps que les députés et n'a pas la même temporalité que l'Assemblée nationale" : tiens, quand on analyse le planning du Sénat, il n'a pas l'air moins chargé que celui de l'Assemblée. Les projets de loi sont très nombreux en ce moment, et je crains que les sénateurs n'aient pas plus de temps que les députés. Le président aurait plutôt dû dire que les sénateurs ne craignaient pas la dissolution ou l'épreuve de l'élection, mais je n'ai pas souvenir que le Sénat se soit montré davantage résistant que l'Assemblée. Larcher a mis en avant les tests ADN pour les étrangers, mais ceux-ci ont finalement été adoptés, et, s'ils ne s'appliquent toujours pas, c'est simplement parce que les décrets d'application n'ont toujours pas parus.
  3. "Le Sénat est indispensable pour représenter les territoires" : c'est l'argument le plus atterrant. Alors que le pays est devenu ultra-majoritairement urbain, le Sénat continue de représenter une France rurale qui n'a plus d'existence.
Finalement, en écoutant Gérard Larcher, j'ai pu constater que, loin de s'incarner dans sa fonction, il avait une lourde tendance à défendre son corps d'appartenance. C'est dommage : on attend davantage du deuxième personnage de l'État, non ?

PS : tiens, dans les bonnes idées parlementaires, il paraît que Sarkozy, actuellement en vacances au Brésil, veut limiter le droit d'amendement des parlementaires pour limiter l'opposition. Elle est belle, la démocratie...

lundi 22 décembre 2008

Vu du ciel, de Yann Arthus-Bertrand : drôles de sponsors.

Cher lecteur, je ne sais pas si tu connais Yann Arthus-Bertrand. Ce photographe est un personnage connu pour ses photos prises d'avion. Depuis, il anime un programme sur France 2, dont un nouvel épisode est diffusé mardi 23 décembre, en première partie de soirée. Il est consacré demain aux arbres. L'émission prend le parti de sensibiliser les téléspectateurs aux problèmes environnementaux en mettant en scène des images somptueuses, étonnantes ou marquantes de la planète.

L'émission ne manque pas d'intérêt. J'ai un assez bon souvenir de celle qui s'est intitulée 6 milliards d'hommes à nourrir, qui correspondait assez bien à ce que j'enseigne en géographie à mes élèves de 2nde. En plus, les producteurs se vantent de compenser carbone l'ensemble de la consommation pétrolière. Bref, tout cela a l'air totalement cohérent.

Depuis quelques jours, France 2 diffuse beaucoup les annonces de l'émission. Dimanche soir, je vois passer le spot, puis arrive le moment des sponsors, et là, une incohérence. Les deux sponsors de l'émission sont Peugeot et L'Éléphant bleu.

Ces deux entreprises tournent autour de l'automobile, l'un des vecteurs principaux de la pollution actuelle. Certes, Peugeot communique, grâce à l'émission, sur son programme Blue Lion, qui est un engagement visant à réduire la consommation en CO2 de ses véhicules. Cependant, le principe d'être financé par des entreprises qui produisent des moyens de pollution est tout de même questionnable. L'autre entreprise, l'Éléphant Bleu, est une boite qui installe des centres de lavage pour nettoyer les voitures, et qui contribue donc à une utilisation importante de l'eau, quoique moins polluante que Peugeot malgré tout.

Il y aurait deux visions possibles là-dessus :
  • Soit on considère que Yann Arthus-Bertrand a raison de faire payer par les pollueurs eux-mêmes l'émission visant à sensibiliser le public. Il s'agit d'une application du principe pollueur-payeur.
  • Soit on considère que cela ruine la crédibilité de l'émission car les sponsors visent avant tout à vendre leurs produits, qui risquent de contribuer à accroître les problèmes que le présentateur tente de régler.
Je penche pour la deuxième vision, et ce malgré toute la sympathie que j'éprouve pour ce programme. Et toi, cher lecteur ?

dimanche 21 décembre 2008

Discours de Sarkozy sur l'égalité des chances : un constat discutable, et des mesures souvent creuses.

Cher lecteur, Nicolas Sarkozy a fait un discours et... Bon, je sais, il en fait un par jour, voire même plus. Je ne connais pas sa moyenne, mais je suis sûr que le président tourne à trois ou quatre allocutions importantes par semaine. A force, son discours se retrouve totalement noyé dans la masse des communiqués, ce qui est parfois dommage. Ce fut un peu le cas du discours sur l'égalité des chances qui a été prononcé mercredi 17 décembre, à l'école polytechnique. Dans ce discours, Sarkozy a repris des thématiques obamiennes pour présenter une politique qui laisse de côté la face ethnique des blocages sociaux pour se concentrer sur les discriminations sociales. Je voudrais revenir ici sur quelques aspects de ce discours.

Une grosse partie est consacrée à l'éducation. Sarkozy y dresse d'abord un constat, puis propose des mesures. Je voudrai revenir d'abord sur une citation du président :

On ne peut pas prétendre faire vivre l’idéal républicain si l’on n’est pas capable de reconnaître que notre modèle d’intégration qui durant un siècle a si bien fonctionné ne fonctionne plus. Parce que c’est la vérité. Parce que ce modèle qui pendant un siècle a tant contribué à réduire les inégalités se révèle désormais impuissant à les réduire quand il ne contribue pas à les aggraver.
Cette première affirmation mérite qu'on s'y arrête. Le fait de dire que la République a été intégratrice dans le passé au niveau scolaire est une aberration. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, le système scolaire était extrêmement sélectif et visait à faire émerger une élite, certes appuyée sur l'idée de mérite, mais reproduisant en fait les élites. Au début du XXe siècle, le baccalauréat était réservé à une ultra-minorité. L'école s'est progressivement ouverte, et a permis à une majorité de Français d'accéder aux qualifications les plus élevées. Je suis d'autant plus à l'aise pour le dire que l'une des principales réformes d'ouverture du système éducatif a été réalisée par un gouvernement de droite. Il s'agit de la loi Haby, en 1975, créant le collège unique. Finalement, l'école n'a jamais aussi bien fonctionné qu'aujourd'hui. Il est cependant vrai que depuis le milieu des années 1990, les résultats au bac n'augmentent plus, étant figés autour de 65% d'une classe d'âge, et il s'agit là d'un réel blocage, mais pas d'une dégradation.

Pour résoudre ce blocage, plusieurs solutions sont proposées pour le milieu scolaire. En voici un résumé :
  • Le président met d'abord en avant la suppression de la carte scolaire comme une mesure favorisant la fin des inégalités et des problèmes d'intégration. Je m'étais déjà exprimé sur cette mesure, symbole, à mon avis, de la fausse libéralisation par excellence.
  • Le président propose ensuite la refonte des écoles pour favoriser la mixité sociale. Ici, pourquoi pas, vu que de nombreuses écoles ont été faites dans une logique de quartier, mais attention à la cohérence administrative. Déplacer des élèves tous les jours pour les mixer risque aussi d'occasionner des coûts et de fatiguer des enfants obligés de se déplacer sur des distances plus longues. De plus, faut-il forcément couper les enfants à l'école de leurs lieux de vie ? Là, je n'ai pas de réponse, mais je pose la question.
  • Le plan banlieue prévoit des internats pour les bons élèves des milieux modestes, sans doute les plus méritants dans l'esprit du président. Cependant, le mérite explique-t-il tout ? Les enfants sont-ils forcément seuls responsables de leurs succès ? Enfin, tant pis pour les élèves en difficulté.
  • La création de filières d'excellence dans des lycées en difficulté peut avoir un impact, mais s'il s'agit seulement d'envoyer les élèves actuellement en centre-ville prendre des cours en banlieue, aucun intérêt. Le problème est plutôt que les élèves pauvres y entrent, et qu'on casse les moyens de reproduction des élites.
  • L'obligation pour tous les lycées de présenter 5% d'élèves en classe prépa est par contre une mesure sans intérêt. Si le nombre de classe prépa reste identique, les lycées auront seulement à prendre parmi plus d'élèves : il est à craindre qu'ils continuent à sélectionner en priorité par les réseaux traditionnels.
Il y a quand même quelques mesures positives là-dedans : le désenclavement des quartiers est une excellente priorité, mais qui nécessite des investissements. Les écoles de la seconde chance sont aussi de vraies réussites là où elles existent. Il n'y a pas que du vent, mais des mesures qui risquent d'être sans conséquence.

Je ne dirai rien sur le reste du discours, car je n'ai pas toujours les compétences pour me prononcer.

P.S. : je tiens à te recommander ce billet de Koz, qui m'a touché, pour des raisons que je suis encore incapable d'expliquer. J'en ferais sans doute un billet, si je parviens à comprendre les causes.

samedi 20 décembre 2008

La blogosphère s'organise contre le travail dominical.

Le projet de loi sur le travail dominical, après celui sur la réforme de l'audiovisuel, semble avoir du plomb dans l'aile. Le débat à l'Assemblée nationale, qui devait commencer cette semaine, a été reporté à la rentrée, après les fêtes, à cause de la mauvaise ambiance de travail entre majorité et opposition. Il est vrai que le PS a déposé près de 4 000 amendements, pour un projet de loi de cinq articles seulement ! De quoi décourager tout député de la majorité qui pense déjà a son réveillon de Noël et qui est empêtré dans les affres de la politique sarkozyenne.

Après le recul de Darcos sur les lycées, la décision de François Fillon de reporter a été prise comme un nouveau recul du gouvernement, confirmant le sentiment général que Sarkozy est un peu effrayé par le contexte politique et le développement de la crise financière. Dans cette période, on peut se demander, à juste raison, si cette polémique sur le travail dominical a un quelconque intérêt.

Les effets de cette réforme sur l'économie s'annoncent nuls, et ils marquent l'orientation rétrograde du gouvernement. Même mon camarade Manuel a tenté de trouver quelques points positifs à cette réforme, et il a eu bien du mal.

Sur les blogs, la lutte s'organise. Je découvre ce soir que les leftblogs font preuve de leur puissance de feu en relayant l'appel du collectif des Amis du dimanche. Je ne sais pas s'ils vont tous le faire, mais il y a des chances que cela soit nettement visible sur la toile De plus, certains blogueurs de droite, avec leurs valeurs, s'y sont mis aussi. Peut-être un signe que cette réforme est déjà bonne pour la casse.

Peut-être encore une bonne raison, cher lecteur, de manifester le 29 janvier 2009. En plus, avec les fêtes, faire une marche te fera le plus grand bien. Tu vois, en tant que privilégié, je pense aussi à mes lecteurs !




Le dimanche, j'y tiens !


Recommandé par des Influenceurs

Le 29 janvier, huit centrales syndicales appellent les Français à la grève !

Cher lecteur, je sais qu'en ces journées, tu es préoccupé par des choses assez futiles. Tu te demandes si les cadeaux qui tu as achetés pour tes proches sont acceptables, s'il faut que tu mettes des huitres ou du foie gras en entrée mercredi soir, et si ton gosse va bien réagir quand il va découvrir sa nouvelle Xbox jeudi matin alors qu'il te réclame une Wii depuis six mois.

Pour te permettre de t'aérer un peu l'esprit, je veux t'aider à te projeter un peu dans l'avenir. Comme tu le sais déjà peut-être, huit fédérations syndicales appellent les salariés, les retraités et les chômeurs à l'action le jeudi 29 janvier 2009. Cette journée a été qualifiée de journée de mobilisation interprofessionnelle, sûrement pour éviter le vocabulaire un peu trop connoté de grève générale. Cela y ressemble pourtant furieusement.

Les mots d'ordre sont de plusieurs niveaux, mais ils concernent principalement le pouvoir d'achat, dont je vais te parler ici. Il y a certes aussi des revendications sur la protection sociale et la qualité du service public : pour te faire ton idée, l'appel est .

Je sais, cher lecteur, ce que tu vas immédiatement te dire : "décidément, ce privilégié en est vraiment un ! Il veut que je m'aère l'esprit avec une grève. En plus, il pense déjà à un moyen d'éviter de travailler alors qu'il vient à peine de débuter une nouvelle période de vacances totalement imméritée. Et puis, me parler de pouvoir d'achat alors que je n'ai plus d'argent après avoir acheté tous mes cadeaux et que je ne peux même plus m'acheter une botte de poireaux, faut le faire".

Eh bien, justement. Si on lit la presse, cette réclamation peut sembler totalement ahurissante, alors qu'on est en pleine crise financière, que les entreprises se cassent la gueule et que l'État croule sous sa dette. Les économistes avancent deux types de raison pour justifier cela : d'abord, si on élève les salaires, les Français achètent des produits étrangers ce qui ne sert à rien pour l'économie française ; ensuite, les entreprises sont incapables de surmonter ce gouffre que sont les salaires, et l'État encore plus, et ce n'est donc pas le moment de jouer avec cela. Attention aussi aux fameuses tensions inflationnistes dont on nous rabâchait les oreilles avant le début de la crise.

Il est intéressant de constater tout d'abord que les arguments étaient les mêmes durant la période de croissance. Finalement, on en vient à se dire que les salaires ne doivent jamais augmenter. C'est étrange, car il me semble que les économistes s'accordent quand même sur le fait que les pauvres et les classes moyennes, globalement, ont tendance à dépenser leurs salaires et à faire tourner la machine. Or, depuis le début des années 1980, les entreprises ont privilégié la hausse des revenus du capital, ce qui fait que la croissance régulière du PIB a moins bénéficié aux salariés qu'aux capitalistes. On pourrait envisager de rééquilibrer un peu les choses, ce qui aurait l'avantage de faire repartir la machine économique. Certes, cela imposerait aux entreprises de revoir leurs politiques de dividendes, mais après tout, pourquoi pas ?

Reste l'argument de l'argent qui sort. Globalement, peut-on empêcher notre argent de sortir ? Ces économistes qui se plaignent de la sortie de l'argent ont été ceux qui ont largement soutenu un processus de mondialisation qu'ils estiment être bénéfique. De plus, n'est-ce pas aussi très positif pour nous que les pays du Sud ne décroissent pas ? Vu que nous sommes en haut de la chaîne économique, les Chinois et les Indiens achètent des produits occidentaux de haute-technologie s'ils ont des moyens, et l'argent revient donc par la suite, peut-être même en plus grande quantité, car nous achetons au Sud des produits peu chers, alors qu'eux nous achètent du cher. La mondialisation est quand même, globalement, un processus qui bénéficie avant tout aux pays riches, dont nous faisons partie.

Pour toutes ces raisons, la grève du 29 janvier ne me semble pas du tout incohérente et illégitime. D'ailleurs, c'est souvent dans des périodes de crise que certains mouvements sociaux ont eu de vrais succès et ont fait progresser nos droits et notre qualité de vie : souviens-toi de 1848 ou de 1936.

Maintenant, je n'irai pas, vu mon échec de prévision sur la manifestation de jeudi des lycéens, me risquer à un pronostic de succès ou de flop. Deux choses joueront pour permettre le succès :
  • Il faut que tout le monde soit dans la rue, public comme privé. Si le privé ne se mouille pas un peu, cette grève n'a aucune chance de fonctionner.
  • Il faut que Sarkozy continue à s'inquiéter du contexte. L'influence de la Grèce est sans doute plus une angoisse qu'une peur, mais le gouvernement s'inquiète. Peut-être est-ce le moment de créer un rapport de force ?
J'espère juste que les syndicats, si jamais le mouvement est fort, ne se dégonfleront pas et mèneront une véritable action. Cette lutte en vaut la peine : le salaire est le seul revenu cohérent et honnête et qui permet de vraiment se construire un avenir, ne l'oublions pas !

vendredi 19 décembre 2008

Les privilégiés encore en bas de l'affiche, mais sur l'affiche tout de même !

Eh bien, voilà, cher lecteur, ton blog préféré est classé parmi les 101 sources "pour s'informer autrement", selon l'hebdomadaire Vendredi paru aujourd'hui (dans tous les bons kiosques de France et de Navarre). En plus, je retrouve dans cette liste quantité de blogs que je lis tous les jours et que j'apprécie. Cela nous rapportera-t-il des visiteurs pour autant ? Hum, je doute, mais voyons ce qui va venir.

Par contre, j'admets que la conception de l'image en elle-même m'étonne. On y découvre que Nicolas est en couple avec Irène Delse, que Juan est pilote d'hélicoptère, que CSP est aussi militariste, que Dorham apprécie l'escalade illégale. Finalement, on a tous de drôles de tête. Moi, on m'a mis un haut-parleur : je n'ai pourtant pas le sentiment de hurler en permanence, mais de m'essayer à une réflexion posée.

Je sais, cher lecteur, je chipote. Je vais juste me satisfaire de ce choix de la rédaction, et espérer que je serai un jour en haut de l'affiche...

jeudi 18 décembre 2008

Les lycéens continuent à bouger : mais pourquoi ?

Depuis le début des velléités de Xavier Darcos de réformer le lycée, les manifestations des enseignants ont eu un certain impact, les lycéens ont commencé à s'agiter, et puis, lundi, Darcos a reculé.

Devant ce recul, je me suis dit qu'on avait peut-être enfin les moyens de faire une vraie réforme consensuelle, négociée, qui nous permettent de sortir des difficultés du lycée général hérité de Claude Allègre. Certes, cette réforme ne se ferait pas forcément avec Darcos, sans doute assis maintenant sur un strapontin, mais rien n'empêchait plus qu'elle ait lieu.

Il est intéressant de voir que les enseignants, dans leur majorité, voudraient réformer le lycée sur plusieurs aspects. D'abord, la réduction des heures semble admise par tous. Les élèves ont en effet, en seconde, presque 33 heures de cours par semaine, ce qui est trop élevé. Ensuite, la question des modules nous a beaucoup divisé, ce qui signifie qu'ils pourraient être acceptés assez facilement. L'accompagnement éducatif pour tous est une idée positive, puisqu'elle permettrait de se débarrasser de tous les instituts privés d'un coup, s'il ne sert pas à remplacer de vrais cours. Enfin, la rénovation des filières était actée par la majorité : il faut rendre la terminale S réellement scientifique, redonner un sens à la terminale L et continuer de développer les bacs professionnels, qui sont assez recherchés par les employeurs et qui illustrent la volonté de la France de doter les salariés peu qualifiés d'une culture solide et de vrais outils pour améliorer leurs situations.

Les enseignants du secondaire souhaitaient donc, à mon avis, l'apaisement, d'autant plus que d'autres réformes, beaucoup plus profondes, comme celle du recrutement, nécessitaient toutes les attentions. Or, les syndicats lycéens ont maintenu leur appel à la manifestation d'aujourd'hui.

Assez expérimenté maintenant concernant les réactions lycéennes, j'ai eu, cher lecteur, la pensée suivante : "les lycéens font un baroud d'honneur après une victoire ; certains d'entre eux n'ont pas envie de reprendre les cours à deux jours des vacances et il y a sans doute une petite minorité qui prend son pied à contester". La manoeuvre me semblait inutile, car la possibilité de négocier ouvrait de réelles perspectives de changement. Si la réforme aboutissait effectivement à quelque chose d'inacceptable, rien n'empêcherait de reprendre dans quelques mois. Franchement, je m'attendais à un gros bide.

Ce sentiment était conforté par l'absence complète de mouvement dans mon lycée dit difficile. Il y a bien eu une tentative de blocus mené mardi matin par deux classes qui venaient de se rendre compte qu'il se passait quelque chose. Elles avaient surtout deux contrôles à ce moment-là. Le blocus a duré une heure et s'est achevé une fois le couperet du contrôle passé et le froid ayant fait son petit effet.

Et là, ce soir, en rentrant, je découvre dans la
presse que, selon la police, 127 000 lycéens ont manifesté aujourd'hui !!! Cela représente 8% du total de la population lycéenne. Cette manifestation est loin d'être anecdotique.

Je dois admettre, cher lecteur, que je suis totalement désarmé pour expliquer cette ampleur, alors que la réforme est repoussée à 2010 et sera, selon Darcos devant le Sénat, complètement refondue. Je ne comprends pas ce que veulent vraiment les lycéens. Bon, les vacances de Noël arrivent, les choses vont se calmer d'elle-même, mais si tu as une opinion là-dessus, cher lecteur, n'hésite pas à me le faire savoir.

Dominique de Villepin bouge encore, quoique...

Ce matin, avant de me rendre au travail, j'ai eu l'occasion d'entendre sur France Inter l'interview de Dominique de Villepin, ancien premier ministre de Jacques Chirac. Le parcours de ce politicien de droite est curieux : d'abord promis à une brillante carrière politique, voire même à la succession de Chirac, le voici aujourd'hui détruit par la machine sarkozyste, assez isolé politiquement et empêtré dans des affaires judiciaires qui, si jamais elles s'avèrent non-fondées, risquent quand même de le gêner un bon moment.

Malgré tout, Villepin continue régulièrement à s'exprimer en proposant une autre vision politique de droite, assez gaulliste dans le fond et dans la forme. Ce matin, concernant la crise financière, il a tenté de définir d'autres axes politiques que ceux soutenus par l'actuel président dans son plan de relance. Il a même tenté de présenter, de manière certes diffuse, une éventuelle alliance avec Jean-François Copé, ce qui pourrait suggérer la naissance éventuelle d'un pôle d'opposition à droite à Nicolas Sarkozy.

Cependant, il y a un point sur lequel l'homme perd toute crédibilité. Dans la seconde partie de l'émission, durant laquelle les auditeurs interrogent directement l'invité, un homme lui demande pourquoi ses positions face à Sarkozy varient nettement en fonction des périodes, et si ses démêlés judiciaires ne jouent pas un rôle là-dedans. Sans se démonter, Villepin affirme qu'il est capable de faire la part des choses et de se détacher complètement de son procès, dont il souhaite ardemment la tenue, pour parler de la politique sarkozyenne.

Sans vouloir juger l'homme, il est, à mon avis, totalement impossible de se détacher à ce point de soi. Vu la violence de l'affrontement qui l'a opposé à Sarkozy, comment Dominique de Villepin peut-il se positionner sans rêver de faire la peau au président de la République ? Nous sommes tous des hommes et cette situation ne peut pas le laisser insensible.

Finalement, j'aurais largement préféré entendre que, certes, Villepin avait été très affecté par ces conflits, mais qu'il tentait de s'en détacher pour continuer à faire de la politique sérieusement. L'ancien premier ministre aurait ainsi pris un peu de hauteur tout en enfonçant le président. Dommage...

Une nouvelle opération de la gendarmerie dans une école à Vendres.

Pour relancer le débat qui avait eu lieu sur ce blog il y a quelques jours, je vous signale qu'un blogueur influent m'a recommandé cet article du Midi Libre.

Comme quoi, je confirme que les opérations policières dans les établissements scolaires doivent être utilisés avec parcimonie et de manière réfléchie, au risque de provoquer des conséquences pénibles pour tout le monde...

mercredi 17 décembre 2008

La République des blogs ce soir au Pachyderme.

Cher lecteur, ce soir se réunissent à nouveau, dans une ambiance festive, les blogueurs politiques de la région parisienne, au café le Pachyderme, près de la Place de la République à Paris, à partir de 19h00, dans le cadre de la République des Blogs.

J'aime beaucoup ce rendez-vous, et tous ceux qui s'intéressent aux blogs politiques, et à la politique elle-même, peuvent s'y rendre librement.

Cependant, je ne pourrai pas y être, du fait d'obligations autres. Je sais que, brusquement, cette fête perd de son intérêt pour toi, mais n'hésite pas à t'y rendre quand même !

P.S. : pour te désespérer complètement, sache qu'aucune des deux autres gueules n'y sera non plus... Bon, je sais, je tue l'événement dans l'œuf. J'espère que les autres blogueurs suffiront à compenser.

lundi 15 décembre 2008

Et, à la surprise générale, Xavier Darcos capitula !

Je suis, cher lecteur, depuis que je tiens ce blog, toujours très critique à l'égard du ministre de l'Éducation nationale. Chargé par le chef de l'État de supprimer des fonctionnaires par tous les moyens, il a mis en œuvre une stratégie consistant à justifier systématiquement, et ce par tous les discours imaginables, la logique de la suppression des postes par d'autres biais que par la réduction des dépenses, et par qualifier ceux qui dénonçaient cette réalité de réactionnaires. Il a ainsi supprimé les postes l'an dernier et mené une réforme du primaire très contestée.

Lorsqu'il annonça la réforme du lycée, je me suis dit qu'il s'avançait sur un terrain relativement facile. Contrairement à ce que dit sans arrêt la droite, les enseignants sont bien conscients des difficultés du lycée mis en place par Claude Allègre. Les heures sont très nombreuses, le taux de redoublement est élevé (20% en 2nde), les résultats du bac sont bloqués depuis le milieu des années 1990 autour de 65% d'une classe d'âge. Pas besoin, pour que les profs soient d'accord avec ces constats, d'aller chercher les résultats des études PISA de l'OCDE qui concernent des enfants de 15 ans, donc n'ayant pas encore été au lycée...

Or, dès le début, il est apparu que, finalement, le calendrier était plus important pour Darcos que la réforme en lui-même. Je ne vais pas te refaire tout le récit de ces trois mois, mais le ministre et ses représentants n'ont cessé de faire des allers-retours médiatiques sur quantité de sujets différents, annonçant par exemple la sortie de l'histoire-géographie du tronc commun pour l'y remettre deux semaines plus tard, faisant la même chose avec la physique-chimie et les SVT, imaginant un lycée modulaire dont il ne restait plus rien trois semaines après. Tout cela ressemblait bien à un beau désordre, et une chose était claire : le ministre ne savait pas du tout où il allait, nous amenant à penser que nous allions devoir mettre en place une seconde nouvelle sans savoir ce qui se passerait en première et en terminale. Au final, les acteurs de l'éducation ont vite compris que, malgré la coordination de la réforme par un ancien adjoint de Jack Lang, Jean-Paul de Gaudemar, le but était encore de trouver un moyen de supprimer des postes.

Cette réalité a amené à deux grèves et à une manifestation nationale un dimanche, et à un début de mouvement lycéen. Cependant, Darcos restait inflexible, annonçant qu'il n'hésiterait pas. Hier encore, dans le JDD, il décrivait déjà, en partie, la structure de sa future seconde. Et puis, ce matin, vers 10h30, le Figaro a lâché un communiqué à l'AFP, annonçant le report de la réforme à septembre 2010 et la réouverture des négociations avec les syndicats. Pour nous, enseignants, c'est un soulagement, parce que, si la réforme du lycée est nécessaire, ce délai va nous permettre de nous en saisir pleinement et de voir la logique gouvernementale dans son entier. Pour Darcos, s'il survit à son poste, l'objectif sera tout simplement de trouver une logique.

D'où est venue la capitulation ? Ce matin, le Figaro, peu charitable, imputait à Sarkozy la décision de reporter, alors que le Monde suggérait que Darcos avait lui-même demandé au président de lâcher du lest.

Reste à savoir pourquoi ? Tout cela ressemble quand même à une belle improvisation, sans grand sens politique. Alors que le ministre pouvait rallier une partie des enseignants à sa réforme, il a tout gâché par un amateurisme digne d'un grand débutant. Il a montré son absence de cohérence politique. Il faut dire que je n'aimerais pas être à sa place : devoir mener une politique éducative dont le seul but est de réduire les dépenses n'est pas de nature à faire de vous un homme d'État qui marquera l'histoire politique de ce pays. Il y a aussi un contexte politique et économique plus vaste, mais n'étant pas dans leurs têtes, je ne ferai pas de prospective cette fois-ci.

Aujourd'hui, avec ou sans Darcos, la possibilité de mener une vraie réforme du lycée reste ouverte. Il faut espérer que la droite saura mener une action un peu plus responsable. Je te rassure, cher lecteur, je ne demande pas à la majorité actuelle d'être de gauche. Je veux juste que ces politiques qui nous gouvernent soient capables d'avoir un vrai discours cohérent au plan éducatif. Il ne faut jamais oublier que l'éducation est l'un des fondements de notre civilisation : la traiter par dessus la jambe n'est pas digne d'un dirigeant d'une grande démocratie comme la nôtre.

samedi 13 décembre 2008

Une autre vision de ce qui se passe au PS.

Je me suis rendu compte ce matin, cher lecteur, que j'avais laissé passer mon 200ème billet sans réagir ni même célébrer quoi que ce soit. Bon, si tu veux célébrer avec moi, tu pourras le lire ici. Tu pourras aussi découvrir le 100ème billet des Gueules à cet endroit-là, commis par le très prolixe Manuel.

Comme tu auras pu le lire, je me suis fait la main sur l'UMP et Sarkozy dernièrement. Je me sentais inspiré et pensais avoir perçu des aspects politiques intéressants. Certes, un éminent blogueur très au fait de l'activité politique parlementaire m'a remis à ma place sur la dernière analyse. Tu pourras lire nos échanges ici.

Dernièrement, j'ai aussi pu découvrir que mes analyses sur le PS pouvaient se trouver prises en défaut. Je t'explique, cher lecteur.

Mercredi, durant une pause dans mon lycée dit difficile, je m'interrogeais sur les débats idéologiques qui secouent le PS en ce moment. Un collègue, qui m'écoutait, me sauta immédiatement au cou. Je découvris alors que ce prof, arrivé cette année, était lui-même un ancien militant PS et avait travaillé sur l'histoire du PS dans son temps étudiant, pas très lointain. Je ne cite pas ton nom, cher collègue, mais si tu le souhaites en découvrant ce billet, je le ferai.

Je te livre donc sa vision, très intéressante. Le congrès de Reims serait la continuité des luttes qui ont traversées le PS au moment du congrès de Rennes. A l'époque, Fabius, qui veut faire du PS un parti de supporters, affronte les autres leaders regroupés derrière Jospin, qui veulent maintenir la structure fédérale du parti. Jospin l'emporte à ce moment-là. Aujourd'hui, les acteurs sont différents mais la question est identique : "Martine Aubry défend la vision de Jospin de 1990, pendant que Ségolène pense qu'il faut aller vers le chemin imaginé par Fabius à l'époque" et ce malgré le fait que Fabius ait maintenant changé de camp.

Étonné, je signale à mon collègue que Ségolène propose l'alliance au centre, ce qui n'est pas rien. Mon collègue, très pédagogue, explique : "Ségolène ne déroge pas du tout aux valeurs socialistes traditionnelles, et elle ne voit le Modem que comme un nouveau moyen de gagner une élection, plus efficace que le PCF. Il n'y a aucune discussion idéologique réelle."

Voulant faire le malin, je réponds qu'on est en effet loin des grands débats idéologiques du Congrès de Tours de 1920. Et, là encore, je suis remis en question : "je pense que tu te trompes : à Tours, la grande majorité des socialistes qui créent la Section Française de l'Internationale Communiste (SFIC) en 1920 ne sont pas du tout léninistes. Ils pensent juste que ce qui vient de se passer en URSS va entraîner une révolution mondiale, et ils veulent prendre le train en marche. La majorité d'entre eux rallient ensuite la SFIO, soit par prise de conscience idéologique, soit poussés dehors du PCF par Moscou."

Bon, quand on prend conscience de son ignorance crasse, il faut faire preuve d'humilité. Donc, je demande à mon collègue de me dire à quels moments les débats idéologiques ont vraiment été important dans l'histoire du PS du XXe siècle. Deux réponses :
  • Il y a d'abord le débat au moment de la fondation en 1904. Lorsque Jean Jaurès l'emporte sur Jules Guesde, les fondements du socialisme français sont installés. Pour mon collègue, cependant, ce n'est peut-être pas la plus fondamentale.
  • En 1945, un conflit important se déroule à l'intérieur de la SFIO. On est dans un contexte très particulier, les idées socialistes sont en vogue, le champ politique a changé et le PCF est le premier parti de France. Deux lignes s'affrontent : Léon Blum défend l'idée d'un virage social-démocrate, en s'alliant avec les démocrates-chrétiens, pour construire un parti plus proche de la social-démocratie allemande ; Guy Mollet souhaite le maintien des idées jauressiennes. C'est Mollet qui l'emporte. Selon mon collègue, cette situation n'a plus jamais été remise en cause depuis.
Mes analyses du PS ont donc été balayées. Bon, je ne suis pas d'accord avec tout, mais voilà que s'affirme encore avec plus de force un point problématique du blogage : on parle de tout, on écrite vite, et on peut écrire des conneries parfois.

Maintenant, je me demande, cher lecteur proche du PS, ce que tu penses de cette vision. Est-elle juste ? Quels aspects en sont discutables ? Merci d'avance de tes éclairages.

jeudi 11 décembre 2008

Et si l'affaire Marini était téléguidée ? Sarkozy fait toujours de la politique politicienne.

Lundi matin, à grand renfort de médias mobilisés pour l'occasion, nous avons appris que le sénateur Marini proposait un amendement au budget 2009, actuellement discuté au Sénat, qui visait à octroyer un avantage fiscal aux victimes de l'effondrement boursier de ces derniers mois. Immédiatement scandalisé, j'ai dégainé un billet sur mon autre blog, comme d'autres blogueurs par ailleurs. Ensuite, Marini a retiré son amendement. Puis, quelques heures plus tard, le même Marini, qui ne se démonte pas si facilement, a proposé une autre idée, visant à supprimer une niche fiscale pour les parents d'enfants de plus de 26 ans vivant encore avec eux, pour remettre dans les caisses 1,7 milliards d'euros. Manuel a réagi assez vite sur ce texte, comme, là encore, d'autres blogueurs.

Hier, j'ai commencé, cher lecteur, à m'intéresser à la manière dont notre président continue, avec une constance admirable, à faire de la politique politicienne. Après mûres réflexions, je crois que ces deux affaires successives en sont aussi.

Philippe Marini n'est pas un personnage politique très connu du grand public. Certes, il fait partie de l'establishment politique de l'UMP, mais il a 58 ans (ce qui signifie que sa carrière politique est déjà derrière lui) et sa place de sénateur le met largement à l'abri des aléas des joutes électorales. On peut donc se demander ce qui a poussé ce sénateur à se lancer dans des propositions qui, dans le contexte financier actuel, excitent les opposants à la majorité et exaspèrent les Français commençant à sentir les effets de la crise.

Je lance, ici, une hypothèse. Je m'appelle Nicolas Sarkozy et je viens de lancer un plan de relance de faible ampleur. Cela s'est un peu vu : la prime à la casse a été débattue, les contradictions entre investissements dans les autoroutes et investissements dans le rail ont frappé, des comparaisons peu avantageuses avec le plan britannique sont ressorties dans la presse. Il faut donc que je redore mon image de relanceur en chef et que je fasse, par la même occasion, oublier que je défends surtout les riches.

Alors, je vais mettre en avant un sénateur inconnu, Philippe Marini, en lui promettant quelques fonctions, avec un amendement scandaleux vu le contexte. Si jamais cela passe sans bruit, tant mieux pour mon électorat. Mais si des contestations apparaissent, je fais réagir mon gouvernement et je m'étonne en affirmant à quel point ce n'est pas le moment, montrant ainsi que j'aime les Français.

Mais bon, je suis Sarkozy et je peux encore faire mieux. Là, je lance le même Marini (déjà brûlé, donc, autant l'achever) sur un deuxième amendement sur une niche fiscale qui est loin d'être une des plus scandaleuses de notre fiscalité, mais qui va toucher des gens moins aisés que le précédent. Là encore, si cela passe, tant mieux, et en plus, je dirige mes opposants contre un sénateur sans envergure et un peu masochiste. Si cela ne passe pas, je fais une nouvelle sortie pour défendre la veuve et l'orphelin, et mon image continue de remonter.

Dans ces histoires, on voit le danger de bloguer trop vite : on se laisse avoir par les manipulations politiciennes d'un président toujours aussi malin. Prenons notre temps, camarades blogueurs, et soyons vigilants.

mercredi 10 décembre 2008

La chaîne de l'inculture : le niveau baisse...

Aujourd'hui, je subis un double enchaînement de la part de deux blogueurs influents : Nicolas Ier et Manuel de mes gueules. Ce tag est gênant pour un enseignant comme moi : il s'agit de montrer mon inculture dans six domaines importants. Il va donc falloir espérer qu'aucun élève ne tombe sur ce billet. De toute façon, si vous êtes là, cher élève, c'est que vous n'êtes pas en train de bosser : déconnectez-vous immédiatement et allez travailler ! Non mais !

Bon, alors, allons-y :

Cinéma : alors, là, je dois t'avouer, cher lecteur, que j'ai une culture très partielle. Dès que le film n'a pas un minimum d'action ou de fantastique, je m'ennuie. Lorsque je regarde un film à la TV, j'ai une lourde tendance à quitter la pièce au bout de quinze minutes pour aller faire autre chose.

Livres : je viens de faire un billet là-dessus il y a peu de temps, en réponse à une autre chaîne d'ailleurs.

Géographie : Ah, là, c'est mon point fort. Normal, je l'enseigne, même si j'ai aussi appris au concours à soutenir des arguments que je ne maîtrise pas. Peut-être pourrait-on me reprocher de ne jamais avoir mis les pieds en Afrique et en Amérique du Sud.

Mathématiques : j'ai un bac scientifique, mais après, j'ai fait des études d'histoire. C'est tout dire !!!

Nourriture : étant un ancien gros, la nourriture, avant, était maladive. Maintenant, cela va mieux. Je ne suis quand même pas un grand cuisinier, mais on apprend en faisant, comme disait l'autre...

Boissons : contrairement à ce qu'affirment des blogueurs indélicats, je suis d'une totale sobriété. J'aime certes déguster un bon vin, mais toujours avec modération. Une bonne bière peut aussi aller. Enfin, je dois te dire qu'une petite poire à l'occasion peut largement égayer un bon repas.

Bon, allez, je passe le relais à Marie-Georges Profonde, Nicolas007bis et à Gaël. De plus, j'ajoute L'inositol, qui a été impertinent la dernière fois. Ça lui apprendra : il n'a qu'à faire plus de billets, on n'aura plus besoin de lui donner des idées.

Sarkozy met quatre politiciens K.O. en une semaine : Patrick Devedjian, Xavier Bertrand, Rama Yade et Bernard Kouchner.

Je suis toujours aussi impressionné par la maestria de notre président lorsqu'il s'agit de faire de la politique. En effet, je voudrai essayer de te démontrer, à travers deux petits exemples, que Sarkozy est décidément un as dans ce domaine, et qu'on a tendance, moi compris, à l'oublier.

La semaine dernière, Sarkozy se rend à Douai pour annoncer son plan de relance de l'éco
nomie de 26 milliards d'euros. Conscient de ses faibles marges de manœuvre, Sarko va s'évertuer à démontrer qu'il lance un plan dans la lignée des grandes œuvres du New Deal. Pourtant, quand on regarde le plan, on se rend compte qu'il consiste surtout en des avances de trésorerie faites aux entreprises. Il reste une dizaine de milliards d'euros d'investissement et quelques mesures sur la consommation à la marge. Par contre, Sarko s'organise pour qu'on ne parle plus que de cela et pour masquer la faiblesse du plan (par rapport aux énormes plans britannique et américain et au refus de l'Allemagne d'accepter les idées françaises).
Mais l'animal est encore plus malin que cela : tout est basé sur des mouvements de politique politicienne. Pour contrer le renouvellement de direction au PS, Sarkozy profite du contexte pour virer Devedjian de la direction de l'UMP mais en lui offrant un poste au gouvernement qui peut faire penser aux Français qu'on s'occupe enfin des vrais problèmes. Il met ensuite l'un des plus populaires de ses ministres à la tête d'une UMP ressoudée, qu'il tient toujours sous son contrôle. Comme Bertrand avait des velléités de leadership voire d'indépendance, le voici redevable du président. En plus, le fidèle Hortefeux va remplacer le moins fidèle Bertrand aux affaires sociales.

Cela continue aujourd'hui avec Rama Yade. Sarkozy, toujours fin tacticien, sait très bien que les élections européennes s'annoncent rudes. C'est une élection de mi-mandat, jamais facile pour une majorité. Son impopularité risque d'entraîner un échec, qui monterait encore davantage les membres de la majorité contre lui, alors qu'approchent des élections régionales importantes pour les élus locaux. Il a donc l'idée de présenter la jeune et belle Rama Yade, accompagné de Luc Ferry pour avoir une caution morale et politique : Ferry a l'avantage de ne pas être trop marqué sarkozyste et d'avoir l'air au-dessus de la mêlée.
Et là, paf ! Rama Yade s'esquive et refuse de se lancer dans la course européenne. C'est cohérent : le contexte est tel qu'elle est sûr de se faire battre. En conséquence, on la rendrait responsable de l'échec et sa carrière politique serait terminé. Pour Sarkozy, cette désobéissance chez l'une de ses pouliches fait tâche, vraiment tâche. Sarkozy décide donc de la détruire politiquement pour qu'on ne pense pas que la majorité se divise encore plus. Il fait d'abord une sortie en personne pour l'accuser de puérilité, reprenant le discours de Yade elle-même. Il la montre ingrate et fait comprendre qu'elle va quitter le gouvernement.

Puis, arrive son coup de maître : il lâche Bernard Kouchner. Et là, c'est formidable, cher lecteur. Il oblige Kouchner à assassiner Rama Yade directement, ce qui permet d'en finir avec son secrétariat au droits de l'homme qui ne sert de toute façon à rien. De plus, il pousse Bernard à le faire le jour du soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH). C'est un symbole très fort : n'oublie que c'est le même Kouchner qui a mis en avant le principe de droit d'ingérence basé sur la même DDUH à la fin des années 1980. Kouchner s'humilie complètement, se montre d'un niveau politique médiocre (le voilà qui s'abaisse à humilier la gamine) et, de fait, devient complètement dépendant du président de la République, incapable de défendre les idées qui l'ont rendu important.

En clair, alors que ces deux opérations semblaient avoir un aspect politique général, il faut y voir à chaque fois, chez Sarkozy, une action purement politicienne en arrière-plan qui démontre que le bonhomme n'est pas mort du tout. Tant que la gauche continuera à se débattre dans ses affres, on est pas prêt de s'en sortir...

La réforme bien menée et la réforme malmenée... : l'exemple de Xavier Darcos.

Pour réussir, une réforme doit réunir plusieurs conditions :
  • Elle doit répondre à un diagnostic consensuel de nos concitoyens sur une situation de crise, quelle qu'elle soit.
  • Elle doit associer tous les acteurs du problème, que ce soit les citoyens, les politiques, les acteurs qui devront la mettre en œuvre et ceux qui risquent de pâtir de ses conséquences.
  • Elle doit être portée par un pouvoir politique bienveillant dont la mission doit être de trancher les différends en prenant en compte les valeurs dominantes de la majorité élue.
  • Enfin, elle doit être acceptée par le plus grand nombre possible d'acteurs concernés, pour qu'elle soit ensuite mise en œuvre sans difficulté.
Régulièrement, la droite accuse l'Éducation nationale d'être rétive à toute forme de réforme. Pourtant, le système évolue régulièrement lorsque le pouvoir politique fait les choses convenablement. Ce matin, le Café pédagogique annonce l'aboutissement de la réforme des programmes du lycée professionnel. Cela faisait 20 ans qu'il n'y avait eu un tel travail mené à l'échelle de tous les programmes de tous les niveaux. En effet, les ministres s'intéressent souvent plus au système général, plus valorisant politiquement, et se consacrent peu à l'enseignement professionnel, plutôt mal vu en France.

Là, Darcos avait donné un an et demi aux inspections générales, en concertation avec les représentants enseignants et des élèves, pour bâtir une nouvelle architecture programmatique liée à la réduction à trois ans du bac professionnel (réforme qui permet de nombreuses suppressions de postes de fonctionnaires). Ces propositions ont été adoptées par le Conseil Supérieur de l'Éducation, qui réunit les grandes organisations et institutions concernées par notre administration. Certes, il y a des remarques et des critiques, mais ces programmes ont fait suffisamment consensus pour que les critiques se contentent de s'abstenir.

Pourtant, Darcos nous offre, en contrepoint, l'exemple d'une réforme mal menée. Le processus de réforme du lycée général est dans un désordre complet. Le ministre n'a annoncé que partiellement la nouvelle structure de la seconde le 21 octobre 2008, et a donné jusqu'au 15 décembre aux inspections pour se prononcer. Ensuite, le CSE devrait donner son avis en janvier pour application à la rentrée 2009. Tout cela va vite, sans aucune concertation, et risque de provoquer de réels blocages : les enseignants verront forcément des incohérences réalisées aussi rapidement.

Dans cette affaire, alors que le temps devrait être pris, c'est bien le politique qui déraille. Il faudrait, dans le domaine éducatif, donner un peu aux acteurs le temps de se concerter pour arriver à la bonne décision. Le lycée est un maillon central de notre système éducatif, le traiter à la va-vite est une erreur fondamentale que nos politiciens ne devraient pas commettre...

mardi 9 décembre 2008

Décomptons Carla Bruni du temps de parole de l'UMP.

Il y a de cela quelques temps, cher lecteur, je m'étais répandu sur la position de Carla Bruni-Sarkozy dans les médias, du fait de sa participation au Grand Journal de Canal +. Depuis, Carla a ressurgi à plusieurs reprises dans de nombreux médias. Elle a encore participé au Téléthon durant le week-end pour chanter pour les enfants malades.

A chaque fois, la présence de Carla me gêne. Certes, contrairement à Bernadette Chirac, Carla Bruni n'est pas elle-même une femme politique. Souviens-toi que Bernadette a occupé, pendant tout le mandat de son mari, un poste de conseiller général et un autre de conseiller municipal en Corrèze. De fait, lorsqu'elle s'exprimait politiquement, son temps de parole était donc décompté à l'UMP. Par contre, elle apparaissait très rarement dans d'autres types de cérémonie, comme les pièces jaunes, par exemple, pour collecter des fonds pour les enfants des hôpitaux. C'était déjà pénible, mais au moins, cela ne se produisait qu'une fois l'an.

Carla Bruni est passée à une autre échelle. Certes, je ne lui reproche pas du tout d'avoir épousé le président de la République (drôle d'idée, mais tant pis pour elle). Par contre, je lui reproche de vouloir poursuivre une carrière médiatique hors de sa position de femme du chef de l'État. En effet, à chaque fois qu'elle s'exprime, Carla, de fait, fait penser à son mari. Lorsqu'elle chante pour le Téléthon, elle apporte la caution présidentielle à cette opération. Cette situation vient de l'ultra-présence du chef de l'État dans tous les médias : Chirac en était tellement absent que Bernadette était moins pénible pour nous.

Tu vas me dire, cher lecteur, que je suis un vieux macho qui a encore une vision surannée de la place des femmes dans le couple. Pas du tout, mais je fais partie de ces gens qui considèrent qu'épouser le président de la République signifie forcément un lien avec ses idées dans l'espace public. Lorsqu'on a une telle place dans une société, même si cela dérange sa personne, on ne peut pas y échapper. C'est la fonction qui prend le pas sur la femme. Il faudrait donc encadrer un peu ce que fait la femme du président.

Peut-elle par exemple poursuivre sa carrière de chanteuse ? Je ne vois pas comment elle peut faire, vu sa présence dans le protocole public, mais après tout, pourquoi pas. Doit-elle continuer à s'exprimer dans des talk-shows pour dire que son mari est un homme formidable ? Doit-elle participer à des événements qui ont des aspects politiques comme le Téléthon ? Là, pourquoi pas, mais en décomptant son temps de parole de celui de l'UMP : il est anormal qu'elle puisse à ce point entretenir l'image du président tout en continuant à se présenter de gauche.

Je suis désolé pour Carla Bruni, mais il faut assumer le fait de vivre avec le président. Elle devrait être tenue, au moins, à un devoir de réserve. Elle y gagnerait de la tranquillité, et on y gagnerait de faire de la politique un peu plus sainement. Voici un moyen de faire parler de lui qui serait ôté au président déjà omniprésent par ailleurs...

Les privilégiés surveillés par le Ministère de l'Education nationale ?

Cher lecteur, ça y est, ce blog est célèbre. Depuis deux mois, d'après mon Google Analytics, j'ai reçu une quinzaine de visites venant du serveur du ministère de l'Éducation nationale.


J'espère que les membres du cabinet du ministre me lisent. Peut-être y trouveront-ils de bonnes idées pour faciliter le fonctionnement de leur ministère. Bonne lecture, chers collègues, et allez lire Avec nos gueules..., c'est bien aussi.

lundi 8 décembre 2008

Pour améliorer la qualité du travail des enseignants, mettons en place une médecine du travail dans notre administration.

Ce soir, en rentrant à mon domicile, je me suis connecté, comme à mon habitude, sur mon Netvibes pour lire mes blogs favoris. J'ai d'abord eu la joie de lire ce bon billet de Manuel, qui, lorsqu'il parle de sport, donne son meilleur.

Par contre, je voudrais te renvoyer, cher lecteur, vers le site de CSP, qui, aujourd'hui, publie une interview d'une médecin du travail. Une chose m'a alors brusquement frappé : dans l'Éducation nationale, nous n'avons pas de médecine du travail. Je travaille maintenant depuis 2001. En tout et pour tout, je n'ai vu le docteur qu'une seule fois, juste avant mon entrée en fonction. L'examen a été fait par un médecin libéral conventionné avec l'administration. On a regardé vaguement un flacon d'urine, on m'a pesé et mesuré, on m'a demandé si j'étais atteint par une quelconque maladie, si j'avais eu, à un moment dans ma courte vie, une attirance pour l'alcool ou pour une drogue.

Depuis, rien, pas une visite, pas une convocation, pas une demande. A l'exception de mon chef d'établissement et de mes collègues, voire, au pire, des parents d'élèves, personne ne pourrait se rendre compte que je vais mal. Il y a bien une infirmière, mais elle est censée s'occuper uniquement des élèves, pas des adultes. Régulièrement, la Sécurité Sociale affirme que les enseignants sont l'une des professions les plus frappées par la dépression. Si nous étions vus par des médecins, nous pourrions sans doute être détectés avant et être pris en charge avant le déclenchement de la pathologie.

Avoir une telle surveillance pourrait avoir trois avantages considérables :
  • D'abord, il permettrait à mes collègues, et peut-être à moi un jour, d'être pris en charge de manière plus efficace. Cela diminuerait le nombre d'arrêts-maladies puisque nous serions suivis, et représenterait donc une économie pour la collectivité, et ce malgré les dépenses supplémentaires pour l'administration.
  • Cela éviterait aux élèves de se retrouver avec des adultes qui, du fait de souffrances qu'ils ressentent, perdent de leurs capacités à s'occuper convenablement d'eux. Il y a là des dangers que nous pourrions parer.
  • Enfin, nous aurions la possibilité de découvrir si des maladies se développent dans notre profession particulièrement. La dépression, par exemple, vue sa fréquence dans notre profession, en est-elle une ? Cela ouvrirait des droits aux salariés qui subissent ces affections.
Dans les multiples difficultés que connaissent les enseignants, la mise en place de ce service médical serait une réalisation vraiment utile qui nous permettrait à l'évidence de progresser et de travailler mieux.