Cher lecteur, je vois déjà tes yeux s'écarquiller en lisant le titre de ce billet. Tu te dis : "ça y est, le privilégié a été atteint par la douce folie qui frappe les personnes ayant le sang bleu." Je te rassure, ami fidèle, je n'ai pas encore rejoint la Verrière, centre psychiatrique géré par la MGEN et qui recueille les profs qui ont préféré oublier qu'ils le sont...
Cette semaine, nous votons, c'est bien vrai. Tout cela va commencer le 2 décembre. Ce jour-là, les fonctionnaires renouvellent leurs commissaires paritaires. Ces syndiqués, qui assument des fonctions électives, sont responsables du contrôle de l'administration concernant les mutations, les notations, les changements d'échelon, les promotions. Cette élection a lieu tous les trois ans.
Puis, le 3 décembre, les salariés du privé et les patrons se rendent à leur tour aux urnes pour élire les conseillers prud'hommes. Ces élus composent les conseils de prud'hommes, qui ont en charge de trancher les différents entre salariés et employeurs concernant les contrats de travail. Ces conseils sont composés à parité de représentants des salariés et des employeurs. Ils sont une véritable spécificité française, et méritent pour cela, à mon avis, d'être préservés.
Certes, ces élections souffrent souvent d'une faible participation, et ce d'autant plus que nos syndicats se débattent en ce moment dans une véritable crise d'efficacité et de renouvellement idéologique. Cependant, dans le cadre d'une offensive générale contre les droits sociaux, il est important que les salariés du public et du privé se positionnent sur de grandes questions. A mon sens, ils peuvent soit voter pour des syndicats qui poussent pour une libéralisation générale du marché du travail par un système de donnant-donnant (la CFDT est le fer de lance de ce mouvement), soit pour des syndicats qui sont sur une position de contre-propositions et de combat, comme la CGT. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il y a là un véritable enjeu.
Cette année, il y a une problématique supplémentaire : l'accord et la loi sur la représentativité syndicale. Depuis la guerre (dernier statut en 1967), étaient considérées comme représentatives des organisations qui avaient eu un bon comportement durant la guerre et qui étaient censées représenter un nombre important de Français. Cinq organisations avaient ce statut : la CGT, FO, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Normalement, tout accord signé par au moins une de ces cinq centrales était considéré comme valide. Évidemment, il y avait là aussi des considérations politiques moins avouables. Ce fonctionnement visait à empêcher la CGT, seul véritable syndicat de masse à l'époque et soupçonné d'être inféodé à Moscou, de verrouiller toute discussion : cela a assez bien fonctionné, et les autres organisations se sont largement prêtées au jeu.
Pour une fois, cher lecteur, car je ne suis pas complètement chien non plus, je vais dire du bien de Nicolas Sarkozy. Ce système syndical était étouffant : dans de nombreuses entreprises, on a d'ailleurs organisé des référendums qui en ont régulièrement montré les limites. Or, le nouveau système, s'il n'est pas parfait, a le mérite de rendre à la démocratie sa logique et de contourner la contradiction française du faible nombre d'adhérents. Le système qui va en sortir est simple :
Pour quand même relativiser les choses, je pense que le gouvernement et le patronat ont pensé affaiblir le mouvement syndical. A mon avis, cela devrait être tout le contraire, si les Français se mobilisent et votent massivement, quels que soient leurs choix ! Les prochains jours vont fondamentalement changer notre paysage social, et c'est vraiment intéressant.
Il est assez normal que la presse et que les blogs de droite restent assez silencieux là-dessus. Par contre, je m'étonne que mes camarades blogueurs de gauche n'aient pas fait de multiples articles pour parler de ces événements. Allez, les gars, encore quelques heures pour réparer vos oublis !
Cette semaine, nous votons, c'est bien vrai. Tout cela va commencer le 2 décembre. Ce jour-là, les fonctionnaires renouvellent leurs commissaires paritaires. Ces syndiqués, qui assument des fonctions électives, sont responsables du contrôle de l'administration concernant les mutations, les notations, les changements d'échelon, les promotions. Cette élection a lieu tous les trois ans.
Puis, le 3 décembre, les salariés du privé et les patrons se rendent à leur tour aux urnes pour élire les conseillers prud'hommes. Ces élus composent les conseils de prud'hommes, qui ont en charge de trancher les différents entre salariés et employeurs concernant les contrats de travail. Ces conseils sont composés à parité de représentants des salariés et des employeurs. Ils sont une véritable spécificité française, et méritent pour cela, à mon avis, d'être préservés.
Certes, ces élections souffrent souvent d'une faible participation, et ce d'autant plus que nos syndicats se débattent en ce moment dans une véritable crise d'efficacité et de renouvellement idéologique. Cependant, dans le cadre d'une offensive générale contre les droits sociaux, il est important que les salariés du public et du privé se positionnent sur de grandes questions. A mon sens, ils peuvent soit voter pour des syndicats qui poussent pour une libéralisation générale du marché du travail par un système de donnant-donnant (la CFDT est le fer de lance de ce mouvement), soit pour des syndicats qui sont sur une position de contre-propositions et de combat, comme la CGT. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il y a là un véritable enjeu.
Cette année, il y a une problématique supplémentaire : l'accord et la loi sur la représentativité syndicale. Depuis la guerre (dernier statut en 1967), étaient considérées comme représentatives des organisations qui avaient eu un bon comportement durant la guerre et qui étaient censées représenter un nombre important de Français. Cinq organisations avaient ce statut : la CGT, FO, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC. Normalement, tout accord signé par au moins une de ces cinq centrales était considéré comme valide. Évidemment, il y avait là aussi des considérations politiques moins avouables. Ce fonctionnement visait à empêcher la CGT, seul véritable syndicat de masse à l'époque et soupçonné d'être inféodé à Moscou, de verrouiller toute discussion : cela a assez bien fonctionné, et les autres organisations se sont largement prêtées au jeu.
Pour une fois, cher lecteur, car je ne suis pas complètement chien non plus, je vais dire du bien de Nicolas Sarkozy. Ce système syndical était étouffant : dans de nombreuses entreprises, on a d'ailleurs organisé des référendums qui en ont régulièrement montré les limites. Or, le nouveau système, s'il n'est pas parfait, a le mérite de rendre à la démocratie sa logique et de contourner la contradiction française du faible nombre d'adhérents. Le système qui va en sortir est simple :
- Pour être valide, un accord doit être signé par au moins deux syndicats représentant 30% des voix des dernières élections.
- Si un syndicat ou un groupe de syndicats représentent 50% des voix, ils peuvent invalider un accord signé.
Pour quand même relativiser les choses, je pense que le gouvernement et le patronat ont pensé affaiblir le mouvement syndical. A mon avis, cela devrait être tout le contraire, si les Français se mobilisent et votent massivement, quels que soient leurs choix ! Les prochains jours vont fondamentalement changer notre paysage social, et c'est vraiment intéressant.
Il est assez normal que la presse et que les blogs de droite restent assez silencieux là-dessus. Par contre, je m'étonne que mes camarades blogueurs de gauche n'aient pas fait de multiples articles pour parler de ces événements. Allez, les gars, encore quelques heures pour réparer vos oublis !