mardi 23 septembre 2008

Comment, grâce aux lecteurs avisés de ce blog, je change d'avis sur un sujet politique.

Cher lecteur, je dois te soumettre aujourd'hui un vrai cas de conscience qui me touche en ce morose et grisâtre mardi soir.

Avant-hier, j'ai publié un billet sur les OGM. Comme je m'en expliquais en introduction, il était le fruit d'échanges assez violents sur le blog de LOmiG à propos de José Bové. Suite à cela, je tentais de proposer une politique sur les OGM, m'inquiétant des stratégies menées par les firmes qui produisent ces plantes.

Dès le départ, mon propre article m'a gêné, en particulier sur sa première partie où je me suis lancé dans des approximations scientifiques qui posent de réels problèmes. En plus, j'y abandonnai l'idée de proposer un référendum sur les OGM alors que j'ai moi-même été, dans le passé, engagé sur cette question. Très vite, il m'est apparu que j'avais fait un papier qui ne me correspondait pas vraiment, même si je maintiens encore mon analyse économique et politique de la question.

Heureusement, des êtres bienveillants rôdent autour de mon blog, me lisent et me conseillent. Tu en fais partie, cher lecteur, et je te remercie d'être là. Les réactions à l'article en lui-même n'ont pas été très négatives, et j'ai même eu la surprise de découvrir que les libéraux que je voulais attaquer me congratulaient. Le premier à me remettre en cause fut mon camarade d'Avec nos gueules... Fabrice, qui m'attaqua dans des commentaires sur un billet de Manuel, se demandant si je ne faisais pas un coming-out droitier. Déjà, je lui signifiais mon insatisfaction en relisant mon article, sans pour autant me discréditer complètement, sans doute par orgueil.

Et là, sortant de sa réserve, arriva Mtislav. Dans un billet où j'occupe une place à part, Mtislav est parvenu à balayer mes derniers doutes : à l'évidence, mon propre billet me pèse, et il faut que j'y revienne, d'une manière ou d'une autre. Je signale d'ailleurs au passage que la partie du billet de l'auteur sur Technorati mériterait un autre papier à part, et je m'y attaquerai un de ces jours.

A partir de là, plusieurs solutions s'offrent à moi, et je dois te dire que je ne sais pas quoi faire :
  1. La première serait de supprimer purement et simplement le billet du blog, et de jouer l'innocent comme s'il n'avait jamais existé. Cette solution me permettrait de me planquer tout en reconsidérant mes positions et en refondant mon texte. Cependant, cette solution me paraît lâche, et ce billet montre aussi que le blogage peut apporter quelque chose et faire bouger des positions.
  2. La seconde serait simplement de l'amender et de le refondre. C'est possible, mais j'ai un problème : les commentaires ne seraient alors plus en rapport avec le texte, et il s'agit là d'une vraie marque d'irrespect pour mes lecteurs. De plus, le billet de Mtislav et les commentaires de Fabrice ne correspondraient plus à rien. En bon historien, transformer je ne puis.
  3. Il va donc falloir que je refasse un nouveau billet pour infirmer mes idées de ce moment-là. Après avoir défendu le marché, voilà que je me mets à faire mon auto-critique maintenant. Mais cette solution risque de créer une confusion générale auprès de lecteurs occasionnels...

Je ne sais pas, cher lecteur blogueur, si tu as déjà connu une situation de ce type. Si c'est le cas, n'hésite pas à m'indiquer comment tu as pu gérer ce moment incongru...

10 commentaires:

  1. Google a perdu mon commentaire. Zut. Je disais en substance : conservez le billet et faites-en un nouveau avec une brève explication. Bonsoir cordial

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  2. C'est simple : tu ajoutes en gras dans le premier article un paragraphe où tu expliques ton changement avec le lien sur le nouvel article. Tu conserves ainsi l'intégrité du premier avec ses commentaires tout en signifiant clairement ce qu'il en est.

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  3. ".Je ne sais pas, cher lecteur blogueur, si tu as déjà connu une situation de ce type. Si c'est le cas, n'hésite pas à m'indiquer comment tu as pu gérer ce moment incongru..."

    Ca m'arrive souvent... Surtout qu'avec mon ton péremptoire, j'affirme parfois des trucs sur une réaction à chaud et des lecteurs me font comprendre que je me plante. Comment je le gère ? Parfois, je fais un billet pour m'expliquer, d'autres fois, je laisse un commentaire, souvent, je pars la queue basse.

    Généralement, je me rends compte de mon erreur plusieurs semaines après, là c'est assez facile de se contredire.

    Je m'en sors car souvent mes opinions ne sont qu'un raccourci (j'avais dit par exemple qu'il fallait retirer les troupes d'Afghanistan alors que je voulais dire qu'il serait temps de refaire un débat...).

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  4. Errare Humanum Est mon grand, savoir reconnaitre qu'on s'est gouré c'est un grand pas vers la sagesse !!

    heureusement moi j'ai toujours raison, quoiqu'en disent les autres...

    Sinon l'idée de rajout en gras d'un nouveau paragraphe, avec la date de modif' me paraît tout à fait intéressante, en plsu ça relancerait la discussion.

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  5. @ Tous : merci pour les commentaires.

    Je penche plutôt pour un nouvel article. Je me laisse un peu de temps pour rassembler mes idées et pour y réfléchir...

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  6. Mathieu,

    si un avis est encore possible ; le charme de blogoland, c'est parfois la fulgurance et d'autres, le tellurisme.

    Quand on se plante, si on trouve que les autres ont raison, on le dit (et tu l'as dit). Avoir tort n'est pas grave, s'en rendre compte encore moins ; ça veut dire que tu avances vers une part de vérité (enfin, relative en la matière).

    Passe plutôt à autre chose à mon avis...se répondre finalement à soi, via ses propres erreurs, ça sent l'auto-fouettage opus déi, tout ça...

    Seuls les abrutis sont toujours persuadés du bien fondé de ce qu'ils écrivent...et ils sont nombreux, citons-en choeur...nan, je déconne...

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  7. Tu vas boire des coup avec les LHC, tu fais des billets tendance droite, tu vires libéral, mon pote, maintenant faut assumer et parles en à Fabrice, que ça ne lui fasse pas trop mal..

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  8. @ Dorham : je pense, avec le recul, que c'est ce que je vais faire, et je réécrirais un papier sur les OGM plus tard, quand l'actualité le permettra.

    @ Manuel : il n'est pas interdit de boire un coup avec l'ennemi quand même ? En plus, j'ai aussi picolé avec les left-blogs.

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  9. Moi je trouve que c'est bien d'écrire quand son avis a évolué, et même de dire pourquoi (où du fait de qui).
    Surtout si c'est du fait de Mtislav !!
    Comme ça, on se dit que les blogs politiques ne sont pas que des dazibaos placardés dans la blogsphère, finalement assez rigides, et affichant plus le bloggueur que ses idées et surtout ses réflexions.

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  10. @ Audine : je pense que je ne ferai pas d'article pour le moment. L'actualité me donnera sans doute l'occasion de reparler de tout cela...

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Laissez-moi vos doléances, et je verrai.

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