dimanche 31 août 2008

Les blogs : passe-temps ou cinquième pouvoir ?

Hier soir, tard, j'ai découvert un article de Luc Mandret intitulé : "Quel avenir pour le blogging politique en France ?" L'auteur s'y intéresse à la Convention démocrate de Denver et à l'opération montée par Google, qui a accueilli dans une structure totalement adaptée 500 blogueurs qui ont couvert l'événement. Cette tendance n'est pas nouvelle, et j'ai moi-même pu voir sur de nombreux blogs, de gauche comme de droite, que les grandes institutions n'hésitent plus à faire venir des blogueurs sur des événements pour bénéficier d'autres moyens de diffusion d'information.

Cependant, les deux logiques diffèrent considérablement. Dans le deuxième cas, des blogueurs se rendent de manière individuelle dans une réunion, y participent éventuellement et en font des papiers. Ils y mettent aussi leurs touches personnelles, bien sûr, et donnent leurs opinions, mais ils n'engagent qu'eux. Dans le premier cas, les blogueurs sont réunis dans une structure qui leur donnent des moyens. Ils ne sont pas encore salariés, mais à terme, on peut supposer qu'il s'agit bien d'une évolution probable, puisque Google est derrière. Là, ils ont simplement dû payer 100 $ pour passer la semaine dans ce centre d'accueil, et se payer évidemment le billet d'avion pour se rendre à Denver.
Luc Mandret développe ensuite son propos en affirmant qu'il souhaite voir les blogs politiques prendre une réelle influence auprès des hommes politiques. Il regrette qu'en France, ce mouvement ne soit pas plus avancé. Pour pouvoir obtenir une meilleure influence, Luc Mandret propose d'appuyer sur trois piliers principaux:
  • Tout d'abord, il appuie sur la crédibilité des blogs politiques et la nécessité du retour à une certaine forme de sérieux et à un recentrage sur le sujet uniquement politique. Je dois te dire, cher lecteur, qu'étant moi-même un habitué des billets qui dérapent un peu sur des sujets légers, tout en faisant quand même de la politique, bien sûr, je pense au contraire que cela est totalement nécessaire. Le journaliste n'a pas besoin de parler de lui, car en réalité, il ne parle pas en son nom, mais au nom du média qui l'emploie. Quand on lit un article du Figaro ou de Libération, on connaît l'orientation politique de l'auteur, non pas parce qu'il nous l'a dit, mais parce qu'il bosse dans ce journal. Le journaliste est soutenu par le média et la mise en avant de son individualité n'a plus aucun intérêt, sauf pour les éditoriaux. Nous, les blogueurs, n'avons comme solution pour attirer le lecteur que de créer un lien plus que simplement politique, car notre démarche est purement individualiste et sans soutien extérieur. Nous nous sommes lancés dans le blogage uniquement par choix individuel et par ego, ou bien pour régler certaines névroses. Le lecteur doit donc ressentir une certaine empathie avec nous pour pouvoir nous lire.
  • Luc Mandret a cependant senti ce défaut, et propose ensuite la définition de règles communes à tous les blogueurs politiques. Il souhaite la création d'une espèce d'organisme certificateur des blogs (cela ressemble furieusement aux organismes certificateurs du monde paysan actuel), mais qui ne soit pas une entreprise qui rémunère les auteurs. Pourquoi pas ? Je crains qu'on y perde l'un des avantages fondamentaux d'internet qui est la totale liberté des auteurs. Nous sommes déjà encadrés par les possibilités de nos plates-formes de blogs de toute façon. En plus, lorsqu'on écrit un truc vraiment énorme, les commentateurs n'hésitent pas à nous remettre à notre place. La création d'un organisme centralisateur me semble donc dangereuse. Je suppose que Luc pensait à Google ici, mais là encore, je ne crois en rien à l'altruisme de la grande firme américaine. Il y a là-dedans des histoires de gros sous qui dépassent largement les blogueurs, et sur lesquelles nous devons bien nous pencher avant de prendre un quelconque engagement.
  • Enfin, Luc Mandret nous propose une union des blogueurs réellement puissante, au-delà des clivages politiques. Là encore, il faut en discuter l'objectif. S'il s'agit simplement d'un nouveau type de lobbying, pourquoi pas ? Par contre, il ne faudrait pas que ce groupe se transforme progressivement en un censeur beaucoup plus dangereux pour les auteurs.

Au total, Luc Mandret espérerait, si je ne me trompe pas dans l'analyse de son billet, ériger les blogs en nouveau pouvoir pour corriger les problèmes que connaissent les grands médias institutionnels. Pour cela, il faut faire des blogs des moyens d'information, et non pas des simples tribunes de positionnement politique. En effet, les blogueurs n'ont pas les moyens de faire le travail des journalistes, parce que ceux-ci sont payés pour le faire et ont les moyens financiers de leurs médias respectifs, alors que le blogueur n'a que son temps libre et sa bonne volonté. On serait obligé de mener une professionnalisation des blogueurs, qui toucherait sans doute les premiers des classements de blogs, et qui les obligerait à abandonner leurs carrières professionnelles. On aboutirait à une élite des blogs, qui, comme toute élite, finirait par en avoir les travers, et, d'un autre côté, aux autres blogueurs qui font cela par loisir et qui seraient noyés progressivement.

En menant ce type d'évolution, on perdrait une chose qui fait la force du blog, c'est-à-dire sa gratuité. Authueil avait mené une réflexion là-dessus il y a peu, et j'y souscris assez. Le blog n'a d'intérêt que parce qu'il est libre et gratuit, et que son auteur est tout aussi libre et gratuit et mène sa barque pour faire un blog qui lui corresponde. Pour devenir un cinquième pouvoir, les blogs risquent aussi d'y perdre ce qui fait leur intérêt.

samedi 30 août 2008

Petite application des idées écologistes durant mes vacances (partie 2).

Durant mes vacances de privilégiés, ma compagne et moi nous sommes rendus à Madrid, comme tu as peut-être déjà pu le lire dans des billets précédents. Nous partions de Narbonne, ville du Languedoc, où nous étions précédemment, et où nous avions l’attention de revenir à la fin du mois d’août pour passer quelques jours à la mer avant de reprendre le chemin de Paris et de mon lycée dit difficile de Seine-Saint-Denis.

Face à cette envie de voyage, issue du prêt d’un appartement madrilène, se posaient à nous trois questions fondamentales : le coût du voyage, sa durée et la pollution qu’il allait produire. Notre objectif fondamental était aussi de nous débarrasser de la voiture, en la laissant près de Narbonne, car nous savions que nous risquions de la laisser pourrir dans un coûteux parking madrilène. Tu remarqueras ma volonté de privilégié de ne pas trop polluer l’environnement durant mes longues vacances.

Pour moi, le Languedoc ne fait pas partie des périphéries de la France ni de l’Europe d’ailleurs. Fortement irrigué par des réseaux de transport ferroviaires et routiers, et doté de plusieurs aéroports, nous pensions nous en sortir relativement bien. Voici le résultat de nos estimations :


1) Notre premier choix se portait vers le train, moyen de transport le plus reposant et le moins polluant. Il s’agissait là d’un choix politique et militant. Nous nous sommes donc rendus dans une agence SNCF pour trouver un billet. Et là, cher lecteur, nous sommes littéralement tombés des nues. De Narbonne à Madrid, le voyage dure 9 heures, et il coûte, pour une personne, 135 € juste pour l’aller. Cela nous amenait à la somme rondelette de 540 €, sans compter les éventuels déplacements sur place, la banlieue de Madrid regorgeant de trésors méritant la visite (Aranjuez, l’Escorial, Tolède, Ségovie…). Nous avons trouvé cela démentiel ! Je dois te dire que je me suis déjà plaint dans un billet précédent des prix de la SNCF, mais là, franchement, la RENFE fait très fort. Je ne sais toujours pas comment les Espagnols peu fortunés font pour se déplacer entre Barcelone et Madrid. Ils doivent utiliser le pont aérien d’Iberia, plus rapide, moins cher, mais plus polluant.


2) Notre deuxième idée a donc été de nous cibler sur l’avion. Ma première découverte a été qu’il n’existait pas de liaison directe entre Madrid et les aéroports du Languedoc-Roussillon. Il fallait systématiquement retourner à Paris et repartir pour Madrid, ce qui coûtait plus cher que le train et était hyper-polluant. L’aéroport le plus proche ayant une liaison directe était Toulouse, par Iberia, pour un prix relativement modique, mais cela nous obligeait à y aller en voiture et à la laisser dans un parking de l’aéroport. Au total, le coût global tournait autour de 350 €, avec un niveau de pollution très élevé, même si c’était sans doute moins fatigant. Ce prix n’incluait pas le parking de la bagnole à l’aéroport de Toulouse.


3) Il nous restait donc la voiture. Pour une durée de 8h00 aller, nous avons claqué en tout 250 € pour faire l’aller-retour, plus le prix des parkings sur place. Ce moyen était le deuxième au niveau du prix, mais moins polluant que l’avion. Il était par contre le plus fatigant, mais la fatigue coûte malheureusement moins cher que les deux autres.

Tout cela pour arriver à quoi, cher lecteur ? Il est évident que le train reste, même s’il est parfois lent, le moyen de transport le moins polluant. Certes, l’avion est plus rapide, mais plus polluant. Quant à la voiture, elle reste la moins coûteuse dans de nombreux cas, et c’est cela qui est finalement le plus dramatique pour notre environnement.

Et encore, cher lecteur, je suis moi-même une classe moyenne privilégiée. Je ne sais pas comment font les riches, mais j’ai peur qu’ils privilégient l’avion (plus rapide) ou la voiture (plus individualiste). Quant aux pauvres, là encore, je ne vois pas comment, vu la montée des prix de l’essence, ils peuvent voyager aujourd’hui. Ils doivent prendre la voiture au total, avec des modèles plus polluants que ceux des autres. Vraie question économique, sociale et environnementale que nous avons globalement à résoudre…

PS : une petite anecdote pour finir. Lorsqu’on se trouve à Barcelone, Madrid n’est jamais indiquée sur les panneaux routiers. Il faut suivre la direction de Lleida et de Zaragoza, sous peine de ne pas retrouver la route de la capitale. Par contre, dans l’autre sens, Barcelona est indiquée dès le périphérique madrilène (sur la M-30 pour être précis). Ah, incorrigibles Catalans !

Petite application des idées écologistes durant mes vacances (partie 1).

Eh oui, ça y est, cher lecteur, je suis de retour de mes longues vacances de privilégié. Pour introduire cette nouvelle année qui sera riche d’une actualité politique très dense, je voudrai faire un billet très léger qui, je suis sûr, touchera directement ton âme de passionné de politique.

Avant de partir en vacances, ma conjointe et moi-même avons lu, dans je ne sais plus quel canard (sinon, je te mettrai le lien…) que diminuer sa vitesse de 10 km/h réduisait considérablement ses émissions de gaz à effets de serre (GES). Ainsi, en roulant à 120 km/h sur autoroute au lieu de 130, on ne perdrait qu’une dizaine de minutes de trajet et on économiserait énormément de carburant. Je ne te cache pas que j’ai été très sceptique devant ce type de logique déployée par des écologistes prêts à tout pour nous vendre le réchauffement climatique. Une vraie bande de « réchauffistes » !

Bizarrement, ma chère compagne a mordu à l’idée et m’a dit, d’une voie suave et sensuelle à laquelle je ne pouvais décemment pas résister : « et si on essayait ? » Et on a essayé.

Et je vais, cher lecteur ébahi, te donner les résultats de nos pérégrinations. Aujourd’hui, nous avons fait un trajet de 836,68 km, d’après le très sérieux Mappy. Nous remontions d’une station balnéaire de la côte de l’Aude pour arriver dans notre banlieue de Paris. Bon, le trajet est un peu long, car nous n’avons pas hésité à faire une petite halte gastronomique sur le plateau de l’Aubrac, histoire de se plaindre de la rentrée à venir en mangeant une énorme assiette d’aligot avec une saucisse grillée, et un petit verre de ratafia… Mais on s’égare, cher lecteur, on s’égare !

Nous avons l’habitude de ce trajet. En général, cela nous prend 1 plein et quart, avec un diesel de 2005, qui a environ 50 000 km, et en roulant à 130 tout du long, vu qu’il n’y a que de l’autoroute sur le chemin. En plus, nous affrontons fréquemment des embouteillages en arrivant sur Paris. Ce soir, cela n’a pas raté, et nous avons rallongé l’itinéraire en prenant la N. 118 et en passant par le périphérique nord. Bon, je sais, cher lecteur, que si tu n’es pas de Paris, cela ne te dit rien, mais je te rassure, les Parisiens automobilistes savent très bien de quoi je parle.

Eh bien, à ma grande surprise, nous avons fait cette énorme distance avec un seul plein, et il nous reste 180 km de jauge. Je suis éberlué de ce résultat, car vraiment, je ne pensais pas que la différence serait si importante. Quant à la vitesse, on s’y fait, à force, d’autant plus aujourd’hui où il y avait beaucoup de monde, et donc, peu d’occasion de jouer à Alain Prost tout au long du chemin.

La mesure est donc efficace. Cependant, je te rassure, personne ne fait cela sur l’autoroute, alors que c’est moins polluant et économique. Je me demande s’il ne va pas falloir faire encore intervenir l’État pour baisser la limitation de vitesse. Mais attention, je crois que je fais du réchauffisme structuraliste. La rentrée s’annonce mal…

mardi 19 août 2008

Commentez sur un blog : tout ce que cela implique.

Lorsque je me suis lancé dans la blogosphère politique, à la fin du mois d'avril dernier, j'ai reçu une multitude de conseils, visant à m'attirer des lecteurs pour pouvoir échanger un maximum. L'un de ces conseillers m'avait dit de commenter sur d'autres blogs politiques, où je trouverai des locuteurs, et qui m'attireraient des lecteurs. J'ai donc tapé blog politique sur Google, et je suis tombé chez René Foulon, qui a été un des premiers blogs à sortir à l'époque. Cela m'a amené à débuter mes commentaires sur le réseau LHC. Grâce à ces blogs, j'ai découvert Kiwis et les Left_Blogs, mais aussi une multitude d'autres blogs dont j'ai retenu quelques exemplaires.

J'ai donc commencé à commenter, un peu sur tous les sites, en tentant d'exprimer des opinions claires et cohérentes. Les visiteurs sont arrivés progressivement, et quelques blogs m'ont même reconnu et m'ont permis d'attirer ici des lecteurs qui semblent assez fidèles à ce jour.

Cependant, la pratique du commentaire à outrance m'a amené à quelques conclusions qui me semblent montrer les limites de cet usage, pourtant malheureusement indispensable :
  1. D'abord, ça prend un temps énorme, et finalement, on en arrive presque à être un commentateur et plus un blogueur. J'ai donc réduit ma masse de commentaire, parce qu'à un moment, je me suis dit que je n'arriverai plus à gérer le blog et les réponses aux réponses à mes commentaires...
  2. Ensuite, le commentaire pour attirer le lecteur prend une tournure particulière très rapidement. D'abord, on essaie de trouver un angle d'attaque du billet qui permet de dépasser de la masse des commentateurs. Ensuite, on tente d'y placer un bon mot, ou un bon trait d'esprit, tout en essayant de bien faire ressortir son propre courant idéologique. Cet exercice devient finalement assez artificiel, voire même discutable dans ses motivations.
  3. Surtout, les choses dérapent vraiment lorsque les réponses au commentaire arrivent. Le taulier du blog a plutôt tendance à ne pas trop en faire, car il a posé les choses dans son article. Par contre, les autres commentateurs, souvent eux-mêmes tenanciers d'un blog, se lancent soit à l'assaut du taulier en tentant d'en rajouter ou de trouver un autre angle d'attaque, soit en faisant la même chose mais contre le commentateur attaquant le taulier. Là, on rentre dans un cycle inflationniste pénible de la poursuite du bon mot qui attirera le lecteur.
  4. Et, lorsque les commentaires deviennent vraiment nombreux, sur les blogs les plus lus, arrive toujours le moment où tu tombes sur un trou du cul qui t'insultes, soit parce que c'est un troll qui ne fait que ça de sa journée, soit parce que c'est un extrémiste quelconque qui a envie de se faire quelqu'un qui a mes idées.
Au total, je retiendrai de ce démarrage quelques enseignements. D'abord, la pratique du commentaire est indispensable au début mais elle demande du boulot et une certaine dose de stoïcisme. Ensuite, il faut rapidement ralentir, en fonction de son temps libre disponible, car cela risque de nuire à la qualité du blog d'origine et de faire perdre beaucoup de temps. Enfin, il faut alors commenter parce qu'on en a envie et qu'on a quelque chose à dire, plus que pour attirer le visiteur. Après tout, c'est en général dans cette configuration-là que les commentaires sont les meilleurs.

Finalement, j'en serai presque à déconseiller totalement cette pratique, mais il faut bien se lancer.

Naissance d'un nouveau blog

Une grande nouvelle va bientôt traverser la blogosphère, cher lecteur ébahi : un nouveau blog à plusieurs mains est né. Je suis l'un des trois membres fondateurs, avec deux amis et fidèles commentateurs. L'adresse est ici :

Avec nos gueules...

Quand aux raisons de la naissance de ce blog, vous la trouverez ici.

Ne vous inquiétez pas, le présent blog continue ! Je vais juste pouvoir encore plus assumer mon hyper-activité.

lundi 18 août 2008

Madrid contre Barcelone : 1-1

Aujourd'hui, cher lecteur, je voudrai être un peu plus léger en cette période de repos de privilégié. Je voudrai un peu te parler de mes vacances, sans doute motivé par le billet récent de Nicolas, qui m'a complètement abattu, et évoquer un peu d'une région plus ensoleillée que la Normandie en ce triste mois d'août en France.

Avec ma compagne, je me trouve en ce moment à Madrid. J'y étais déjà passé, mais jamais aussi longtemps qu'aujourd'hui. J'ai en plus la chance de bénéficier du prêt d'un appartement d'un cousin, journaliste, actuellement à Pékin pour couvrir les horribles J.O.. Nous sommes donc dans le centre de Madrid, ce qui ne gâche rien et rend nos visites particulièrement agréables. En plus, la température n'a pas encore dépassé 32° (les locaux ont l'air de considérer que leur été est pourri) et nous avons même assisté à une averse, phénomène rarissime au mois d'août ici. Bon, elle n'a duré que 10 mn, mais quand même...

Avant de partir, de nombreux Français m'ont fait part de leur scepticisme à visiter cette ville. Madrid serait une ville froide, peu intéressante, et dont on aurait fait le tour en deux jours, alors que nous restons ici dix jours ! Systématiquement, revenait la comparaison avec l'autre grande ville espagnole : Barcelone. Ah, oui, cher lecteur, Barcelone serait toujours mieux : il y a la mer, les soirées y sont endiablées, il y a plein de choses à faire au plan touristique. "Qu'est-ce que tu vas foutre à Madrid ?"

Franchement, maintenant que je suis là, je ne comprends pas ces opinions. Madrid et Barcelone sont deux grandes villes riches d'un important patrimoine. Nous sommes à Madrid depuis huit jours et nous n'avons pas arrêté une minute. Lorsque je m'étais rendu à Barcelone, j'avais eu le même sentiment. Les soirées sont aussi endiablées ici que là-bas, et cela me semble être une caractéristique de la vie ibérique. Je trouve d'ailleurs que nos cafés parisiens, à côté des bars madrilènes, sont d'un ennui terrible. Enfin, la mer n'est certes pas là, mais les alentours de Madrid regorgent de richesses tout aussi passionnantes, que ce soit les villes de Ségovie, d'Aranjuez ou de Tolède.

Je dois bien te dire que je ne comprends finalement pas ce jugement français qui me semble très lié au conflit qui oppose ici Catalans et Castillans. Après ce séjour, il est clair que les deux villes sont différentes, rien que par les habitants, la langue parlée ou l'architecture. Cependant, elles méritent chacune le détour.

Cependant, si un anti-Madrid passe par ici, qu'il n'hésite pas à venir nous expliquer pourquoi Barcelone est tellement plus intéressante...

dimanche 17 août 2008

Deux points de vue idéologiques sur les dépenses de santé.

Je suis en ce moment, cher lecteur, dans la capitale espagnole, où il fait une chaleur élevée. Nous mettant au rythme de vie local, nous sommes revenus nous planquer dans notre logement pour les quelques heures de grosse chaleur, en attendant de pouvoir continuer nos visites touristiques. Pendant que ma conjointe sommeille tranquillement, j'ai fait un petit tour d'horizon des blogs pour voir ce que je n'aurai pas pu lire dans mes étapes précédentes. J'ai découvert avec intérêt un article de Malakine sur les dépenses de santé de la Sécurité sociale. L'auteur tente d'y trouver des pistes pour continuer à soutenir le système sans pour autant le démanteler. Sa priorité est de payer les retraites, et il propose de freiner la hausse des dépenses de santé en modifiant les méthodes médicales et la conception des soins. La démarche est intéressante, même si je suis très loin d'en partager tous les aspects. Il y a une chose à laquelle j'adhère, qui est de considérer que la hausse des dépenses n'est pas liée qu'au vieillissement, mais aussi à une dégradation du fonctionnement de notre société.

J'ai cependant envie de revenir avec toi sur deux affirmations que fait le sieur Malakine, et qui me semble typique d'une analyse problématique de cette question. La première est la suivante :

"Je ne me suis jamais expliqué pourquoi on était si attaché à l’idée de soins gratuits. On trouve normal de payer son alimentation, son chauffage, son coiffeur, ses chaussures – des besoins pourtant fondamentaux – mais on trouve inadmissible d’avoir à payer le moindre euro pour se faire soigner une dent ou pour l’achat de quelques remèdes !! On trouve même normal d’aller chez le médecin, juste pour une ordonnance permettant d’avoir gratuitement ce qu’on avait envie de s’acheter."

En fait, je ne comprends pas cette affirmation. Il est vrai que nous sommes remboursés d'une partie de nos soins, mais, contrairement à ce que semble affirmer l'auteur, nous payons bel et bien. En reprenant ta fiche de paie, tu verras, cher lecteur intrigué, qu'il existe une case salaire brut et une case salaire net. Économiquement, tu touches le salaire brut, sur lequel est prélevé l'ensemble des cotisations sociales. On aboutit ainsi au salaire net. Souvent, tu ajoutes une mutuelle qui te couvre plus ou moins bien, et c'est à déduire du salaire net. Enfin, certains soins sont très mal remboursés, même avec les mutuelles : je ne sais pas si tu t'es déjà équipé d'une paire de lunettes par exemple, mais la Sécu ne rembourse rien là-dessus, et tu dois alors puiser dans ton épargne, si tu peux seulement le faire... Au total, il faut sortir de cette affirmation permanente que la santé est gratuite en France. Là-dessus, les libéraux durs ont une analyse plus cohérente, puisqu'ils souhaitent que chaque citoyen décide de cotiser ou pas. Nous payons donc, et nos employeurs avec nous ! Dans mon cas, le total est une différence de 650 €, chaque mois. Il ne me semble pas que "gratuité" soit le terme approprié.

Le problème est d'ailleurs aussi la manière dont les cotisations sont prélevées. Aujourd'hui, seuls les entreprises et les salariés financent, et l'Etat comble le trou. Toute une série de revenus ne participent pas à l'effort général pour la santé (les loyers, les dividendes...) et on pourrait les y ajouter, et réduire un peu la part des salaires dans tout cela. Le problème n'est donc pas que la santé est gratuite, mais bien au contraire qu'elle est payante et que son coût est très mal réparti. Pourtant, je suis très conscient que le jour où j'aurai une maladie grave, la Sécu paiera les 100 000 € de l'opération, alors que je ne continuerai à payer que 650 € par mois. Ouf !


Une seconde affirmation de Malakine mérite d'être soulignée :

"Tant qu’on les laissera dans l’illusion qu’ils ne sont jamais en rien responsables de quelque trouble que ce soit."

Malakine parle ainsi des usagers et estime que les soins doivent être prodigués en amont en apprenant aux citoyens des modes de vie permettant d'éviter en partie les maladies. Cette vision pourrait être tout à fait acceptable, mais elle est assez encadrante pour l'individu et réduit forcément la liberté de ses modes de vie. En plus, elle institue de fait une différenciation entre les pathologies que l'on contracte parce qu'on a des modes de vie problématique, et celles qui sont liées au hasard.

A terme, cette vision met en avant la création d'un système-double dans lequel la collectivité prendrait en charge les pathologies acquises sans responsabilité et celles acquises avec. Je vais essayer de te donner des exemples.

Par exemple, j'attrape une bronchite durant l'hiver. Cette maladie nécessite des antibiotiques, et je vais donc voir mon médecin. Celui-ci devra-t-il déterminer si j'ai attrapé cette maladie parce que je ne me suis pas assez couvert ou simplement par hasard ? Et s'il décide que c'est de ma faute, pourquoi est-ce que je ne ferai pas un procès pour contester son jugement ?

Autre exemple : je contracte le VIH, parce qu'une fois, j'ai eu un rapport non protégé. C'est de ma faute, à l'évidence, mais, emporté par le moment, j'ai fait une erreur. La Sécu décide de ne pas me couvrir, considérant que cette maladie relève du privé car j'en suis en partie responsable. Me voilà donc sanctionné pour une seule erreur, avec un brin de moralité un peu nauséabonde derrière de surcroît ? Immédiatement, je ferai un procès en arguant du fait que ce n'est arrivé qu'une fois et que je ne dois pas être sanctionné de la sorte. Et pourquoi ne pas faire payer mes soins à l'assurance de ma compagne de ce rapport qui n'a pas exigé le préservatif et qui m'a refilé une maladie plus que dangereuse ?

Bon, je sais, ce n'est pas cela que Malakine propose, mais la question de la responsabilité me semble entraîner à ce type de système kafkaïen, qui existe d'ailleurs dans l'assurance des biens mobiliers, mais qui ne fera, pour la santé, que freiner les soins et provoquer plus de dépenses au final.

Comment résoudre la question ? Pour moi, les choses sont simples : la maladie ou l'accident sont des risques inhérents à la vie. Soit on décide que chacun doit le prendre en charge et on supprime la Sécu, mais on évacue aussi la question de la responsabilité, et les assurances et mutuelles paient lorsqu'elles le doivent : elles ne pourront pas le faire à terme, car elles ne peuvent aller au déficit et doivent aussi assurer, pour les assurances, les profits de leurs actionnaires. Soit on socialise le risque, tout le monde paie, et on oublie la question de la responsabilité, qui ne risque que de créer des conflits et des dépenses. Personnellement, je suis pour la deuxième solution qui a l'avantage de sortir la question des profits du problème, mais c'est mon choix idéologique personnel. Évidemment, cela a un coût, mais contrairement à Malakine, je pense qu'il en vaut la peine, même si certaines des propositions qu'il avance valent le coup d'être retenues.

samedi 16 août 2008

Quelles leçons tirer de la condamnation du prof de Berlaimont ?

Dans ce petit billet de cette journée de vacances, je voudrai revenir sur la condamnation de M. Laboureur, professeur de technologie qui est frappé d'une amende de 500 € pour avoir donné une gifle à un élève. A l'époque, les syndicats enseignants, et particulièrement le SNALC-CSEN, avait pris fait et cause pour ce professeur. La condamnation de celui-ci semble discréditer un peu les enseignants qui manifestaient leurs angoisses de perte d'autorité sur des élèves de plus en plus contestataires et indisciplinés.

Je ne vais pas revenir sur cette décision de justice, mais plutôt sur le fond de la réaction des enseignants. La dégradation de la relation prof-élèves est loin d'être une nouveauté. Elle a en fait commencé dès la massification de l'éducation dans les années 1970. Ce processus s'est accompagné de la naissance d'un échec scolaire certes restreint mais insurmontable à ce jour, qui a suscité chez certains élèves des comportements violents. La dégradation du climat social a aggravé le phénomène, faisant penser à certains jeunes profs qu'ils ne sortiraient pas vivants de leur première année d'enseignement.

En réalité, le trouble des profs vient, à mon avis, de l'organisation même du système scolaire français. Chez nous, l'enseignant, comme le policier, l'inspecteur des impôts, le député, le président de la République (même l'actuel...), est vu comme quelqu'un de tout puissant, dont l'autorité ne peut être contestée. Il a donc plus ou moins tout pouvoir sur des élèves qui se doivent de recevoir les connaissances qu'il veut bien transmettre. L'éducation est donc un lien d'autorité, sanctionné par des concours d'accès très relevés (entre 1 et 10% de réussite chaque année selon les disciplines) qui font penser aux profs que la réussite entraîne automatiquement le respect des élèves.

Pourtant, après huit ans de pratique, je dois te dire, cher lecteur, que nos élèves sont encore très respectueux de l'autorité des enseignants, malgré des contestations permanentes. Souvent, dans les discussions avec eux, ils expliquent que les profs bordélisés sont de trois types : ceux dont les cours sont médiocres (et c'est souvent le cas des jeunes profs, que j'ai été et j'ai souffert au début), ceux qui sont injustes et ceux qui ne sont pas assez sévères. Les élèves d'aujourd'hui ne considèrent donc plus l'autorité comme due, parce que l'État a validé ce prof, mais comme devant se gagner par du sérieux, du travail, de la qualité et du respect.

Pour moi, cette évolution est très positive, car elle ne peut que pousser à la démocratisation de notre école. Il est après tout normal que nous ne soyons pas vraiment tout puissant. La contestation est aussi un moyen de se former pour les élèves. La question bascule lorsque l'on se retrouve face à des violences.

Chaque jour, dans les bahuts dit difficiles, se produisent des incidents, souvent bénins, mais parfois graves, et qui passent très rarement dans la presse, alors qu'ils se diffusent chez les enseignants. Ces faits inquiètent même les profs les plus tranquilles, et la baffe, à ce moment-là, peut apparaître comme une défense. Cependant, elle maintient l'idée du prof-père, qui n'existe plus dans la réalité.

Au début, comme beaucoup, je me suis senti concerné par le cas de ce prof, car je suis persuadé qu'il est tout à fait possible que je dérape moi aussi un jour.
Les profs ne sont que des femmes et des hommes, des humains avant tout, avec leurs faiblesses et leurs qualités. On ne peut pas toujours être des modèles, mais c'est à nous de faire le travail pour tenter de s'en rapprocher.Je crois cependant que le discours que les médias, les politiques et les syndicats ont tenu derrière le procès est inadapté. Il faut évidemment condamner toutes les violences des élèves comme des profs, mais il faut aussi accepter que notre école doit évoluer, comme évolue le reste de la société. Aujourd'hui, l'autorité n'est plus acquise, elle se mérite, et franchement, c'est une bonne chose.

jeudi 14 août 2008

Triste Chine, triste Géorgie...

Ah, cher lecteur, je dois te dire que les vacances hors de la capitale française font du bien. Je t'avais annoncé que je reviendrai vers le 30 août, mais j'ai en ce moment la chance de me trouver à proximité d'une connexion que je pirate allègrement, dans une grande ville étrangère, et je remercie d'avance ce voisin provisoire de me permettre de lire mes blogs favoris en rentrant de nos visites touristiques et d'écrire mon petit billet d'humeur de la mi-août.

J'écris d'abord ici pour dire que mon boycott des JO de Pékin, auquel j'ai appelé il y a quelques temps, se passe très bien. Il faut dire aussi que le contexte me facilite grandement les choses : les compétitions se déroulent le matin, je suis dans une ville étrangère et je ne comprendrai rien aux commentaires et en plus, je fais du tourisme. J'espère, cher lecteur, que tu t'accroches autant que moi et que les chiffres de l'audience en France sont mauvais. J'en doute, mais bon...

Les Géorgiens ont sans doute été obligés de se priver aussi des JO à la TV, pour suivre en direct l'invasion de leur pays par les troupes russes, grâce à la merveilleuse manoeuvre militaire de leur président de plus en plus autocrate. Une crise de ce type couvait depuis de nombreux mois, même si elle a surpris dans la torpeur de notre été et en cette période de focalisation sur la Chine.

De nombreux blogueurs se sont risqués à des analyses géopolitiques de cette situation, qualifiant souvent les Russes de "méchants" et les Géorgiens de "gentils", ou l'inverse ! Il me semble très réducteur de tenir ce type de discours. La Géorgie fait partie des vieilles zones d'influence russe. Lorsque l'URSS a implosé, la Géorgie est parvenue à s'extirper de la tutelle de Moscou, comme d'autres nouveaux États, et il faut bien comprendre que les Russes ont globalement très mal vécu ce recul important de leur territoire. Depuis que Poutine a instauré son régime autoritaire, la reprise en main des marges de l'Empire est en marche et correspond à un vieux fantasme de la géopolitique russe : la crainte de l'encerclement. Cette idée a traversé la Russie des tsars mais aussi les leaders soviétiques (n'oubliez pas la constitution du bloc communiste en Europe pour se protéger de la menace américaine, que Staline, dans ses délires psychotiques, craignait beaucoup). Pour se protéger de l'étranger, les chefs d'Etat russes ont régulièrement constitué des glacis censés protéger l'intérieur du territoire russe, la vraie Russie en quelque sorte. Poutine puis Medvedev ne dérogent pas, d'autant plus que la Russie est plus réduite territorialement maintenant que jamais depuis la fin du XVIIIe siècle.

Encerclement, me diras-tu, cher lecteur étonné ? Mais par qui ? Là est la véritable question. Par nous bien sûr !!! Nous les Occidentaux, qui sommes les ennemis traditionnels depuis 1917 ; nous qui soutenons tous les États qui tentent de se dégager de l'influence russe (Ukrainiens, Kosovars, Baltes, Moldaves, Arméniens...) ; nous qui installons des bases militaires autour de la Russie (c'est de cette manière que les Russes voient la présence américaine en Irak et la présence de l'OTAN en Afghanistan) ; nous qui cherchons systématiquement à éviter la Russie dans notre exploitation du pétrole de la région (oléoduc de l'Asie centrale vers le Pakistan, oléduc BTC qui vient de l'Azerbaïdjan et passe justement par la Géorgie) ; nous qui continuons à dire que Poutine et Medvedev sont des dictateurs en puissance.

Or, lorsque les Géorgiens tentent vraiment de se dégager des Russes et de conserver leurs frontières, où sommes-nous ? Il était évident que Moscou n'attendait qu'un prétexte pour frapper et démontrer à ces jeunes États que le soutien occidental était un flan. Voilà qui est magistralement fait, et les Géorgiens n'ont eu pour renfort que Sarkozy venu arracher un accord de cessez-le-feu à minima auprès des Russes.

Ne t'inquiètes pas, cher lecteur, je ne suis pas en train de réclamer une intervention militaire occidentale en Géorgie. Elle est impossible techniquement, politiquement, stratégiquement et militairement. Je me pose juste la question de la logique de nos comportements stratégiques. Est-il normal de promettre notre soutien à des gens que nous n'aiderons pas en cas de vraie crise ? En tant que citoyen, c'est une vraie question que je te pose, cher lecteur, car nous sommes face ici à une réalité : ni les Etats-Unis, ni l'Europe n'ont les moyens d'affronter une grande puissance nucléaire et militaire comme la Russie ou la Chine. La question est maintenant de savoir où s'arrêtent les zones d'influence de chacun. Il semble bien que la Géorgie retourne vers Moscou, contrainte et forcée...

Ces questions sont cependant centrales, car les pays d'Europe de l'Est, candidats à l'UE et à l'OTAN, savent maintenant que la Russie est prête à frapper militairement s'il le faut. Soutiendrons-nous les Ukrainiens le jour venu ? Sont-ils dans la zone russe ou dans la nôtre ? Cet aspect de notre politique étrangère devrait, en tant que citoyen démocrate, nous questionner, car elle engage éventuellement notre responsabilité et l'attractivité du modèle démocratique auprès des pays étrangers.

vendredi 1 août 2008

Mise en sommeil de ce blog.

Eh oui, ça y est, cher lecteur jaloux , il est temps pour moi de quitter mon palais de privilégié pour me rendre vers ma résidence palatiale de villégiature. Normalement, je n'aurai pas réellement d'accès internet durant cette période, et je ne rédigerai donc que peu de billets. Désolé de te soumettre à ce phénomène de manque, cher lecteur plébéien.

En plus, comme je suis un infâme privilégié, mes vacances vont être longues. L'activité normale de ce blog devrait reprendre aux alentours du 30 août 2008.

Bonnes vacances à ceux qui ont aussi la chance d'être privilégié...

Bilan des trois premiers mois de ce blog...

Cher lecteur attentif,


Avant de partir en vacances, je voulais te faire un petit bilan de l'activité de ce blog que tu lis régulièrement. Il s'agit d'un bilan trimestriel, puisque j'ai installé Google Analytics le 1er mai, et que nous sommes le 1er août.

Depuis cette date, j'ai reçu 2540 visites et 967 visiteurs uniques absolus. La croissance des visites est régulière et je suis passé d'une moyenne de 5 par jour en mai à une trentaine par jour en ce moment. Certes, je suis encore loin des 1 000 par jour des blogueurs influents, mais on y travaille.

Voici la liste des blogs et des sites de référencement qui m'ont amené plus de dix visiteurs, soit par des référencements, soit parce que j'ai laissé des commentaires chez eux, soit je ne sais pas pourquoi :
Wikio : 25

Petite pointe de joie, le blog de l'aimable
Didier Goux m'a amené 7 visiteurs.

J'essaierai de vous faire ces bilans tous les trimestres.